C’est arrivé le… 11 février 1922

La découverte de l’insuline annoncée à Toronto

Publié le 11/02/2015

Crédit photo : GARO/PHANIE

Confirmant les premiers travaux de Claude Bernard, les physiologistes de la fin du XIXe siècle avaient réussi à démontrer que le pancréas sécrétait une substance permettant de réguler l’utilisation du glucose. Ainsi, le rôle du pancréas dans le diabète avait été identifié en 1889 à Strasbourg par deux pathologistes allemands Oskar Von Minkowski et Josef Mering en pratiquant l’ablation de la glande pancréatique chez des chiens qui développaient alors tous les symptômes du diabète (leurs assistants avaient noté que les chiens opérés la veille avaient très soif et que leur urine attirait les mouches).

Au fil des recherches et des ans, les recherches de plus en plus pointues permirent de cibler plus précisément l’origine du diabète dans les îlots de Langherans.

En 1910, Sir Edward Albert Sharpey-Scafer réussit à déterminer qu’un seul composant chimique manquait dans le pancréas des diabétiques : l’insuline.

Expérience sur des chiens diabétiques

En 1920, Frederick Banting isola, avec l’aide d’un étudiant en médecine, Charles Best, un extrait à partir des îlots de Langerhans (qu'il appela « isletin ») et l'injecta à des chiens diabétiques. Le taux de glucose anormalement élevé dans le sang de ces chiens diminua et ils survécurent aussi longtemps qu'on leur administra l'extrait. Le médecin canadien se décida donc à injecter de l’insuline à un jeune adolescent de 14 ans qui agonisait à l’hôpital général de Toronto. Cette première injection pratiquée le 11 janvier 1922 fit baisser très transitoirement la glycémie, provoquant aussi en raison des impuretés de la préparation un abcès au point d’injection.

Cependant, quelques jours plus tard, une deuxième injection va être couronnée de succès, la glycémie baissant durablement et les symptômes du diabète s’atténuant. Ces premières insulines avaient été purifiées à partir de pancréas de bœuf et de porc.

En 1923, Banting reçoit le Prix Nobel de médecine, conjointement avec John James Richard MacLeod qui avait été un autre grand protagoniste de la préparation d’insulines purifiées. Banting décida de partager l’argent du prix avec son étudiant, Charles Best.

Par la suite, Banting se tourna vers la médecine aéronautique où il se fit remarquer par des travaux suggérant que les malaises de pilotes d’avion lors de phase de redressement était la conséquence de la redistribution du sang dans les jambes au détriment du cerveau.

Banting mourut en 1941 dans un accident d’avion, le Lookheed Hudson qui le transportait à Londres s’écrasant à Terre Neuve. La maison du Prix Nobel canadien est aujourd'hui devenue le « Banting Museum and Education Centre ». Une «flamme de l'espoir » y brûle depuis 1989 dans une immense boule de granit de 5 tonnes. Le jour où l'on trouvera un remède définitif contre le diabète, cette flamme sera éteinte.


Source : lequotidiendumedecin.fr