La justice irlandaise autorise l’arrêt des traitements d’une femme enceinte cliniquement morte

Publié le 27/12/2014

La Haute Cour d'Irlande a autorisé vendredi les médecins à interrompre le maintien en vie d'une femme enceinte cliniquement morte. Cette femme de 26 ans était enceinte de 14 semaines lorsqu'elle a été déclarée cliniquement morte le 3 décembre, à cause d'une lésion cérébrale. Malgré les demandes répétées de la famille d'arrêter les traitements, les médecins la maintenaient en vie sur la base du principe constitutionnel irlandais qui reconnaît à une femme et à son enfant à naître un droit égal à la vie.

Dans sa décision, la Haute Cour qui siège à Dublin a estimé que garder la jeune mère en vie serait la priver de sa dignité et soumettre son père, son compagnon et ses deux jeunes enfants à une "détresse inimaginable". "L'état de la mère se dégrade à une telle vitesse et jusqu'à un tel degré qu'il ne sera pas possible que la grossesse se poursuive pendant encore longtemps ou jusqu'à une naissance en vie", ont souligné les juges.

Ce cas a ravivé le débat sur les strictes règles d'avortement en Irlande. Jusqu'à l'année dernière, l'avortement y était interdit et aucune loi n'avait été votée pour faire appliquer une décision de la Cour suprême de 1992 en vertu de laquelle l'interruption de grossesse pouvait être permise en cas de danger pour la vie de la mère. Une loi a finalement été votée en juillet 2013, à la suite du cas très médiatisé d'une femme morte d'une septicémie en octobre 2012 après s'être vu refuser un avortement alors qu'elle était en train de faire une fausse couche. Ce texte autorise l'avortement si la poursuite de la grossesse fait courir à la femme un "risque réel et substantiel" pour sa vie.


Source : lequotidiendumedecin.fr