Prévenir l'apparition des risques psychosociaux est possible. Mercredi, lors du 4e colloque de l’association SPS (soins aux professionnels en santé), dont le thème central visait à « prévenir la vulnérabilisation des professionnels en santé »; La méditation de pleine conscience a été présentée parmi les actions de prévention possibles.
Le Pr Corinne Isnard Bagnis, néphrologue à La Pitié-Salpêtrière, a d’abord découvert cette discipline à titre personnel. Puis après avoir étudié la méthode « laïque », inventée par Jon Kabat-Zinn, elle décide il y a quatre ans de créer à la Sorbonne un diplôme universitaire de méditation de pleine conscience : « Méditation, la gestion du stress et la relation de soin ». « Cela peut aider à prévenir les risques psychosociaux, mais je voulais aussi informer de ce que cela peut apporter aux patients car j’en avais marre d’entendre raconter n’importe quoi », explique-t-elle.
Utile aux patients et aux médecins
La démarche a pu surprendre certains de ses collègues. « Quand vous parlez de ça on vient vous voir en vous disant : tu vas bien en ce moment, tu veux te reposer, prendre des vacances ? », plaisante-t-elle. Pourtant, aux États-Unis notamment, cette discipline est intégrée à la formation initiale dans les études de médecine. « Cela peut aider pour la gestion du stress, la qualité d’attention mais aussi améliorer la qualité de la relation de soins », souligne le Pr Isnard Bagnis.
À la Sorbonne, cet enseignement est donc proposé en option en 4e année et les étudiants sont extrêmement demandeurs. « Cela fait partie du top 10 des options les plus demandées sur une cinquantaine », précise-t-elle.
Avec Claire Mizzi, psychologue et psychothérapeute et Thierry Cardoso, médecin de santé publique, le Pr Isnard Bagnis a aussi créé le programme MB-CARE ou Meditation based Care Relationships qui propose un apprentissage de la méditation de pleine conscience spécifiquement aux soignants. « Tout ce qui contribue à développer la relation, la qualité de présence et d’écoute, est au cœur du métier de soignant », estime le Pr Isnard Bagnis.
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