En août 2018, une étude de la CNAM mettait en exergue les risques de méningiome liés à l'acétate de cyprotérone (Androcur). Un peu moins d’un an plus tard, l’ANSM vient de publier une étude de pharmacovogilance qui suggère que le risque pourrait persister longtemps après l’arrêt du traitement et se révéler à l’occasion d’une grossesse.
Menée par le centre de pharmacovigilance de Fernand Vidal, cette étude a analysé 298 cas (287 femmes et 11 hommes) de méningiomes sous acétate de cyprotérone enregistrés dans la base nationale de pharmacovigilance entre 2014 et 2018. Parmi ces cas, les auteurs recensent 4 poussées méningiomateuses survenues chez des femmes enceintes alors même que le traitement avait été arrêté plusieurs années auparavant. Selon le Dr Isabelle Yoldjian, (cheffe de produit endocrinologie, gynécologie, urologie, pneumologie, ORL, allergologie à l’ANSM), la progestérone produite massivement lors de la grossesse pourrait en fait augmenter la taille d’un méningiome déjà présent même si l'Androcur est arrêté.
« Le contexte particulier de survenue et la sévérité de ces cas posent la question de la conduite à tenir chez les femmes envisageant une grossesse suite à un traitement par Androcur ou un de ses génériques », estime l’agence du médicament qui au regard de ces nouveaux éléments compte réunir à nouveau le comité d’experts (CSST) au second semestre 2019. « Les résultats de cette enquête et de celle à venir sur les autres progestatifs seront discutés, et notamment la conduite à tenir chez les femmes envisageant une grossesse, la contraception en cas de méningiome, la prise en charge chez les personnes transgenres en parcours de transition ».
L’étude de pharmacovigilance publiée hier confirme par ailleurs la forte proportion (56 %) de prescription hors AMM d'Androcur, pour acné et/ou contraception principalement. Depuis la diffusion en octobre 2018 de recommandations aux professionnels de santé, l’ANSM a cependant observé une diminution de près de 50 % des ventes de ces médicaments entre mai 2018 et mai 2019. Récemment l’agence à donner un nouveau tour de vis puisqu’une attestation d’information co-signée par le médecin prescripteur et le patient sera nécessaire pour toute délivrance à compter du 1er juillet 2019 pour les initiations de traitement et du 1er janvier 2020 pour les renouvellements.
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