Les résultats à trois ans de l’essai Relativity-047 confirment l’efficacité de l’association nivolumab (un anticorps monoclonal anti-PD-1) et rélatlimab (anti-LAG-3) dans le mélanome avancé sur la survie globale et la survie sans progression par rapport au nivolumab seul. Les auteurs retrouvent ainsi une survie globale médiane de 51 mois avec l’association, contre 34,1 mois avec le nivolumab seul (HR = 0,80). Ces résultats sont publiés dans le Journal of Clinical Oncology.
Pour rappel, les résultats positifs de Relativity-047 avaient abouti à des autorisations de mise sur le marché américaine et européenne en 2022. En France, l’association, dont le nom commercial est Opdualag (laboratoire Bristol-Myers Squibb), a obtenu un avis favorable de la Haute Autorité de santé en janvier 2024 pour son remboursement « en première ligne de traitement du mélanome avancé (non résécable ou métastatique) chez les adultes et les adolescents âgés de 12 ans et plus avec une expression de PD-L1 au niveau des cellules tumorales inférieure à 1 %, avec un score Ecog 0 ou 1 et ne présentant pas de métastase cérébrale active ».
L’arrivée des immunothérapies dans le mélanome avancé a marqué un réel tournant dans la prise en charge de ce cancer, améliorant la survie globale et la survie sans progression. Néanmoins, près de 40 % des patients ne répondent pas aux traitements. Ainsi, de grands espoirs reposent sur de nouvelles associations d’immunothérapie à base d’anti-LAG-3, d’anti-CTLA-4 ou encore d’anti-PD-1.
Plus d’événements indésirables dans le groupe association
Le suivi à trois ans a inclus 714 patients recevant soit l’association nivolumab-rélatlimab (n = 355), soit le nivolumab seul (n = 359). Les auteurs retrouvent une survie sans progression médiane de 10,2 mois avec l’association, contre 4,6 mois avec le nivolumab seul (HR = 0,79), et une survie sans progression à trois ans de 31,8 % avec l’association, contre 26,9 %. Le taux de survie globale à trois ans était de 54,6 contre 48 %, respectivement. Dans les deux groupes, un peu moins de 40 % des patients ont reçu un traitement ultérieur, qui n’a pas semblé être affecté par l’association ni par le nivolumab seul.
En revanche, les auteurs ont retrouvé plus d’événements indésirables de grade 3 ou 4 dans le groupe association (22 % contre 12 % dans le groupe nivolumab seul).
Ces résultats à trois ans confirment le maintien de l’efficacité de l’association nivolumab-rélatlimab, ce bénéfice ayant par ailleurs été retrouvé dans la majorité des sous-groupes de l’étude. Ainsi, les auteurs observent un bénéfice à trois ans dans les sous-groupes de risque plus faible, pour lesquels une monothérapie anti-PD-1 aurait pu être envisagée pour une meilleure balance efficacité-toxicité, et dans les sous-groupes de risque plus élevé, pour lesquels une combinaison d’immunothérapie était plutôt envisagée.
En réaction à la publication de ces résultats, les Prs Hussein Tawbi (Anderson Cancer Center, Texas) et Ahmad Tarhini (Moffitt Cancer Center, Floride) ont fait un bilan pour Cancer Network des apports de Relativity-047 en comparaison avec ceux de CheckMate 067 qui avait évalué l’association nivolumab-ipilimumab. Ils font ainsi état d’une efficacité similaire de ces associations avec, cependant, un profil de sécurité plus favorable du nivolumab + rélatlimab, notamment concernant les événements indésirables sévères immunitaires.
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