L’asthme sévère, qui concerne 5 à 10 % des asthmatiques, est dans la majorité des cas un asthme allergique avec une inflammation de type Th2 à éosinophiles (EOS+), mettant en jeu certaines cytokines (types IL-5, IL-4 et IL-13). Pour ces patients, des anticorps monoclonaux ciblant ces cytokines ont été développés et offrent aujourd’hui des solutions thérapeutiques. Ainsi, le benralizumab (Fasenra®, laboratoire AstraZeneca) ciblant le récepteur à l’IL-5 réduit de manière quasi complète l’éosinophilie et diminue la fréquence et la gravité des exacerbations. Il améliore la fonction respiratoire et le contrôle de l’asthme, mais aussi les symptômes en lien avec la polypose nasosinusienne. De plus, il permet de diminuer la prise de corticostéroïdes oraux (CSO), comme le confirme l’essai de phase IIIb Ponente. Dans cette étude, 80,6 % des patients traités par benralizumab (en sus d’un traitement par bronchodilatateur longue durée d’action et d’un traitement au long cours par CSO avec ou sans traitement de fond additionnel) ont pu soit être sevrés totalement de corticostéroïdes oraux (62,2 %), soit réduire leur dose à 5 mg ou moins lorsqu’un sevrage total n’était pas possible en raison d’une insuffisance surrénalienne, tout en maintenant un asthme contrôlé sur une période de quatre semaines.
Cependant, certains asthmatiques sévères présentent un phénotype « non éosinophilique/non allergique ». Ces patients EOS- ne bénéficient pas à ce jour de traitements spécifiques alors qu’ils présentent des comorbidités plus fréquentes, avec un moindre contrôle de la maladie. Par ailleurs, l’inflammation médiée, au moins en partie, par les lymphocytes Th17, est classiquement peu corticosensible. Pour ces asthmatiques, un espoir provient d’une nouvelle classe qui bloque l’action de la lymphopoïétine stromale thymique (TSLP), une cytokine épithéliale ayant un rôle d’alerte vis-à-vis des agressions envers l’épithélium bronchique. Cette « alarmine » joue un rôle clé dans la cascade inflammatoire de l’asthme, en amont des cytokines impliquées dans l’activation des éosinophiles et des autres cellules de l’inflammation. Selon l’étude de phase III Navigator, l’anti-TSLP tézépélumab réduit de 56 % le taux annualisé d’exacerbations sur 52 semaines dans l’ensemble de la population traitée vs placebo, quel que soit le phénotype des asthmatiques sévères, et qu’ils aient ou non un taux élevé d’éosinophiles.
D’après une conférence de presse organisée par le laboratoire AstraZeneca
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