Sanofi, la big pharma française était-elle une belle endormie ? Paul Hudson, le nouveau patron intronisé en septembre dernier, a décidé de la réveiller. En révélant sa stratégie aux analystes financiers à Cambridge près de Boston (USA) et non plus à Paris, ce choix témoigne à la fois du changement d'époque et du fort potentiel du laboratoire reposant sur la médecine de spécialité. « La matière brute de Sanofi est bien meilleure que je ne l'aurai imaginé. Sanofi est un secret trop bien gardé avec de vrais joyaux cachés qu'il est temps de révéler », rapporte Challenges. En attendant, Paul Hudson opère le grand ménage pour se recentrer sur les produits à fort potentiel. Sanofi abandonne la recherche en diabétologie et dans les maladies cardiovasculaires. D'où la fin annoncée de l'histoire pour le Praluent®, l'anti PCSK9 contre le cholestérol. Même le Kezvara® indiqué dans la polyarthrite et récemment mis sur le marché fait les frais de cette nouvelle stratégie. Paul Hudson mise plutôt sur le Dupixent© qui bénéficie d'une AMM dans l'eczéma et l'asthme. Il lui est fixé un objectif ambitieux avec des ventes annuelles programmées à 10 milliards d'euros. Les maladies rares en hématologie sont également désignées comme des vecteurs de croissance. Enfin une croissance forte, entre 5 % à 9 % est envisagée pour les vaccins.
OTC prend son autonomie
L'avenir de Sanofi ne s'écrirait plus avec le maintien de la division de médicaments OTC. À l'image d'autres laboratoires qui envisagent la cession de cette activité, l'entité santé grand public se voit accorder une autonomie globale, prélude selon les experts soit à une mise en bourse, soit à une vente. L'opération, si elle se confirme, est toutefois délicate. La branche OTC dégage à la fois une marge importante. Et génère 17 % du chiffre d'affaires du laboratoire. Cette cession toutefois générerait un véritable pactole estimé entre vingt et trente milliards d'euros. Résultat immédiat, ces annonces ont entraîné une forte hausse du titre à la Bourse de Paris. Elles ont été nourries par la promesse d'un taux de marge en 2022 de 30 %. Reste désormais à la concrétiser.
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