Dans la lignée des propositions du GPIP (groupe de pathologie infectieuse pédiatrique) et en se basant sur les données récentes sur l’antibiorésistance, la SFORL a élaboré de nouvelles recommandations sur l’antibiothérapie en ORL chez l’enfant. Sans surprise, elle relègue les céphalosphorines de 3° génération en dernière ligne de traitement pour les OMA et privilégient le recours à l’amoxicilline, à condition qu’elle soit prescrite à dose suffisante (100 mg/kg/jour) pour être active sur les pneumocoques les moins sensibles et sur plus de 80% des Haemophilus Influenzae (HI). Un schéma en 2 prises par jour est préconisé l’efficacité étant identique qu’avec 3 prises et l’observance bien meilleure.
Plaidoyer pour la paracenthèse
La société savante rappelle par ailleurs que ni l’OSM, ni la phase initiale congestive de l’OMA ne doivent être traitées par antibiotique, et qu’on peut s’en abstenir chez l’enfant de plus de deux ans peu symptomatique, vu l’évolution naturelle de nombreuses OMA vers la résolution. On se méfiera par contre de l’otite phlycténulaire, qui a la réputation d’être d’origine virale mais s’associe souvent à un épanchement rétro-tympanique. « Bien des antibiothérapies auraient pu être évitées par des paracentèses en urgence que nos aînés pratiquaient de façon régulière mais qui ne motivent plus les plus jeunes » souligne le Pr Lescanne.
Moins de pneumocoques résistants
La vaccination anti-pneumococcique et la meilleure gestion des antibiotiques porte ses fruits : selon l’observatoire des bactéries, les pneumocoques de sensibilité diminuée impliqués dans les otites continuent à diminuer, avec un taux de 21% actuellement vs 40% il y a quatre ans. Une équipe de Necker a suivi l’évolution de la sensibilité des germes impliqués dans l’OMA à partir de prélèvements pharyngés de 7200 enfants. Elle confirme que par rapport à l’ère prévaccinale, le portage naso-pharyngé du pneumocoque diminue et que sa sensibilité s’améliore avec parallèlement plus d’HI, mais dont le pourcentage de sécréteurs de ß lactamases diminue.
Article suivant
Telex
OMA : des recos pour optimiser l’antibiothérapie
Telex
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation