Le Généraliste Afin d’abaisser le nombre d’IVG, le gouvernement a rendu entièrement gratuits l’implant, les DIU au lévonorgestrel et certains contraceptifs de deuxième génération pour les adolescentes de 15 à 18 ans. Cela vous semble-t-il suffisant ?
Pr Israël Nisand*. Il s’agit là de rembourser intégralement des pilules qui l’étaient déjà à 65 % et dont le prix tourne autour de 2 euros mensuels ! Cela signifie que d’autres moyens contraceptifs également adaptés à l’adolescente ne peuvent être proposés pour des raisons de coût et d’absence de remboursement. Je pense à l’anneau vaginal, aux patchs contraceptifs et aux contraceptions utilisant l’œstradiol, c’est-à-dire l’œstrogène naturel. Le remboursement du forfait mineure-contraception prévoyait que les laboratoires produisant ces contraceptions innovantes et l’Etat en paie chacun la moitié. Il s’agissait aussi de rembourser la pilule progestative Cérazette® (désogestrel) dénuée de tout risque thrombo-embolique. Mais ce n’était était qu’une promesse de campagne.
La création d’une première consultation de contraception est, elle aussi, restée lettre morte ?
Oui, pour le moment, aucun remboursement de cette consultation, si fondamentale pour une adolescente, n’a été envisagé. Cette omission annule tout effet bénéfique en faveur de la contraception des adolescentes
et de la lutte contre le nombre d’IVG. Environ 40% des femmes qui subissent une IVG ont déjà vu un médecin pour leur contraception.
Comment améliorer les choses ?
Former les médecins, leur permettre de prendre le temps nécessaire, appliquer enfin la loi de 2001 sur l’information sexuelle à l’école, renseigner les adolescentes sur le secret professionnel, rendre gratuite la consultation pour information et délivrance d’un contraceptif, promouvoir l’utilisation de l’implant, du stérilet chez les femmes un peu plus âgées... Tant que rien ne sera fait, la France stagnera à 220 000 IVG chaque année.
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