On peut s’estimer heureux de n’avoir pas vécu il y a seulement cent cinquante ans. En ce temps-là, au dire de M. Paul Dollfus, soixante pour cent de Français étaient atteints de la variole au cours de leur vie. Dix pour cent des malades en mouraient : le reste demeurait marqué. Personne n’était exempt.
Voltaire fut frappé en 1726.
En 1723, il y eut une épidémie qui tua vingt mille personnes à Paris. Les grands comme les petits en mouraient. Ainsi périt Monseigneur, grand-père de Louis XV.
Ainsi succombèrent le prince de Soubise et le duc de Villequier, que Voltaire appelle l’homme le plus sain et le mieux constitué du royaume.
Les femmes, les pauvres femmes, si frivoles, si amoureuses de leur beauté, payaient leur tribut, et chèrement. C’est peut-être de là que vint l’habitude de s’étaler sur la figure le rouge en couche épaisse comme une tartine : ainsi arrivait-on à dissimuler les trous. Il ne restait que des « pores un peu gros ».
Au reste, on avait fini par s’y faire. Les coutures n’empêchaient pas les sentiments. Plusieurs des amoureuses notoires du siècle avaient la peau ravagée par la variole.
Mme d’Épinay était grêlée. De même Mme d’Houdetot, autre amie de Jean-Jacques. De même encore Mme de Larnage, l’héroïne d’une des aventures les plus charmantes de la jeunesse de Rousseau.
Je crois bien avoir lu quelque part que Mme du Châtelet avait aussi quelques marques.
Et combien d’autres, et de belles, et des grandes, et comme eût dit Brantôme, des plus « gallandes » et plaisantes !
(Les Annales politiques et littéraires, repris dans la Chronique médicale, 1901)
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