Alors que l’année 2022 démarre sous le signe d’Omicron, des données sud-africaines rassurent sur la sévérité de ce variant. En effet, dans la province de Gauteng, où a été découvert le nouveau mutant, les hospitalisations pour Covid-19 recensées ces dernières semaines se sont avérées significativement moins fréquentes que lors de la vague précédente, due au variant Delta. C’est ce que rapporte une prépublication soumise au Lancet et mise en ligne la semaine dernière.
Pour rappel, dès fin novembre, le variant Omicron a été identifié comme susceptible de présenter une transmissibilité et une capacité à échapper à l'immunité accrues. Cependant, des données « indiquant si [ce clone] est ou non associé à une sévérité clinique différente par rapport aux variants précédents » manquaient encore, déplorent les auteurs du présent travail.
Comparer les données hospitalières des 2e, 3e et 4e vagues sud-africaines
Aussi, ces chercheurs ont proposé de décrire la sévérité des infections à SARS-CoV-2 des patients hospitalisés durant les quatre premières semaines de la 4e vague épidémique enregistrée en Afrique du Sud, dominée par Omicron. Ils ont ensuite comparé leurs observations aux données recensées pendant les quatre premières semaines des précédentes vagues (seconde vague, dominée par le variant Bêta, et troisième vague, dominée par le variant Delta).
Pour ce faire, les chercheurs se sont concentrés sur des données colligées dans la province de Gauteng. Ils se sont penchés sur l’évolution du nombre de cas de Covid-19 et sur des données relatives aux admissions à l’hôpital (renseignées au sein du programme national de surveillance DATCOV).
Des formes globalement moins graves qu'auparavant
Résultat : la proportion de personnes positives au SARS-CoV-2 hospitalisées entre fin novembre et fin décembre 2021 était trois à quatre fois plus basse qu’au cours des deux vagues précédentes. « Environ 4,9 % des cas ont été admis à l’hôpital pendant la 4e vague, contre 18,9 % et 13,7 % pendant les 2e et 3e vagues », détaillent les auteurs.
En outre, les patients hospitalisés au début de cette 4e vague présentaient des formes moins graves qu’auparavant. De fait, la durée médiane de séjour et la proportion de patients oxygénorequérants étaient deux fois moindres pendant la 4e vague, comparée aux vagues précédentes. De plus, « les patients admis au cours de cette […] vague dominée par Omicron étaient 73 % moins à risque de développer une forme sévère que les patients admis au cours de la […] vague dominée par Delta ». Si bien que la mortalité hospitalière a été divisée par quatre entre ces deux phases épidémiques, calculent les auteurs.
Si ces résultats doivent encore être validés par des pairs, un article paru dans le JAMA corrobore cette dynamique en retrouvant lui aussi une perte de sévérité. D’après ce travail, parmi les patients Covid + admis au sein des hôpitaux du réseau privé sud-africain Netcare, une chute de la proportion de sujets oxygénorequérants, de la durée médiane de séjour ou encore du taux de mortalité a été notée.
Vers la fin de la pandémie ?
Cependant, les auteurs de la prépublication mettent en garde contre tout excès d’enthousiasme. Alors que leur recherche confirme aussi la grande transmissibilité d’Omicron – les chercheurs ont comptabilisé plus de 133 500 cas lors de la 4e vague, contre 41 046 et 33 423 au cours des deux vagues précédentes – ils invitent à ne pas conclure trop tôt à une moindre dangerosité du variant.
Certes, une baisse réelle de la sévérité du SARS-CoV-2 avec ce variant pourrait avoir contribué au recul des cas graves à l'hôpital. Cependant, d'autres facteurs pourraient avoir participé à ce phénomène. Ainsi, les auteurs de l'étude invitent à « n'extrapoler qu'avec précaution [leurs résultats] à d’autres populations avec des profils de comorbidité, une prévalence des infections antérieures ou des couvertures vaccinales différents ».
Quoi qu’il en soit, pour certains, Omicron pourrait augurer la fin de la pandémie. « Cette cinquième vague sera peut-être la dernière », a ainsi espéré Olivier Véran ce matin sur France Inter. Ce variant, qui devient majoritaire dans de nombreuses régions, pourrait en effet accroître l'immunité dans le monde avec un impact moindre qu'attendu et ouvrir la voie, comme l’a indiqué sur BFMTV Alain Fischer, à une « évolution vers un virus plus banal comme on en connaît d’autres ».
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