Des médicaments noradrénergiques pourraient avoir un intérêt dans la maladie d’Alzheimer et permettre d’intervenir sur la cognition et l’apathie, suggèrent des chercheurs britanniques dont le travail vient d’être publié en ligne dans le ‘Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry’.
Revue de la littérature avec méta-analyses
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données publiées sur cette question entre 1980 et décembre 2021 et ont retenu 19 essais cliniques contrôlés randomisés portant sur la maladie d'Alzheimer et des troubles cognitifs légers, incluant un total de 1 811 patients. Seulement six de ces essais ont été évalués de « bonne qualité ». Parmi les noradrénergiques prescrits, il y avait l'atomoxetine, le methylphenidate, et la guanfacine. Une méta-analyse de 10 de ces essais, incluant 1 300 patients, a permis d'évaluer la cognition globale - orientation/attention, mémoire, fluidité verbale, langage et la capacité visuospatiale. Elle a montré un effet positif faible mais significatif des médicaments noradrénergiques sur la cognition globale, avec une différence moyenne standardisée (DMS) = 0,14. Aucun effet positif n’a été en revanche identifié sur les mesures de l’attention (DMS = 0 ,01).
Une méta-analyse incluant 8 essais cliniques (avec 425 patients) a identifié un effet positif majeur des médicaments noradrénergiques sur l’apathie, avec une DMS = 0,45.
Arguments en faveur des noradrénergiques
L’article apporte des arguments sur l’intérêt de ces médicaments nordrénergiques. Le neurotransmetteur noradrénaline, aussi appelé norépinéphrine, est en effet essentiel à l'éveil et à de nombreux processus cognitifs, notamment l'attention, l'apprentissage, la mémoire, le contrôle exécutif et inhibiteur.
Ainsi, pour les auteurs de ce travail, il existe de « bonnes preuves » que des médicaments nordrénergiques, qui incluent des antidépresseurs et des médicaments pour traiter une HTA ou un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH) pourraient également être efficaces pour traiter certains aspects de la maladie d'Alzheimer. Ce qui nécessite bien sûr de mettre en place des essais cliniques spécifiques à conduire dans la maladie d'Alzheimer et d'autres affections neurodégénératives.
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