La prise d'antidépresseurs pendant la grossesse n'augmente pas le risque de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants. C'est la conclusion d'une étude de cohorte qui a inclus 145 702 grossesses exposées à des traitements antidépresseurs et qui vient d'être publiée dans le Jama internal medecine.
« Si certains travaux ont mis en évidence un lien entre la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse et l'apparition de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants, cette association reste difficile à établir puisque les résultats peuvent interférer avec l'état de santé mentale des parents, la génétique et les facteurs environnementaux », soulignent les signataires de l'article. L'objectif de leur travail mené aux États-Unis était donc d'évaluer l'association entre la prise d'antidépresseurs pendant la grossesse et la survenue de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants.
Un suivi maximum des enfants sur 14 ans
Les auteurs de cette étude ont utilisé deux grandes bases de données : Medicaid Analytic eXtract (MAX) et MarketScan, permettant d'inclure un total de 145 702 grossesses exposées aux antidépresseurs, et 3 032 745 grossesses non exposées à ces traitements. À noter que dans ces deux cohortes MAX et MarketScan, les personnes exposées aux antidépresseurs étaient plus âgées et consommaient davantage de médicaments pendant la grossesse que les personnes non exposées. Les enfants ont été suivis de la naissance jusqu'au diagnostic d'un trouble neurodéveloppemental, à la désinscription, à un éventuel décès ou encore jusqu'à la fin de l'étude (pour un temps maximum de 14 ans).
La conclusion est que « l'exposition aux antidépresseurs pendant la grossesse n'a pas été associée au trouble du spectre autistique, au trouble déficitaire de l'attention/hyperactivité, aux troubles d'apprentissage spécifiques, aux troubles développementaux de la parole/du langage, aux troubles développementaux de la coordination, aux déficiences intellectuelles, ou à des troubles du comportement » chez les enfants.
Une analyse faite sur les différentes classes de traitements
L'étude a analysé les résultats liés à l'exposition de différentes classes d'antidépresseurs dont les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (IRRS), les inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNa), les tricycliques... « Les résultats composites n'indiquent aucune augmentation significative du risque d'un trouble neurodéveloppemental pour aucune des classes ou des médicaments, à l'exception possible de l'escitalopram, détaille l'article. La comparaison des résultats de l'escitalopram, pour tous les résultats évalués, a révélé des Hazard Ratios ajustés ayant tendance à être légèrement supérieurs par rapport aux estimations des autres médicaments et classes ».
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce