Accusé de gérer la pénurie, le gouvernement s’engage à la transparence

Par

Publié le 22/01/2021

Article réservé aux abonnés

Face aux critiques liées aux difficultés d’approvisionnement en vaccins, le chef de l’État a pressé le ministère de la Santé de publier le nombre précis de doses dont dispose chaque centre de vaccination.

En milieu de semaine, la France affichait un demi-million de personnes vaccinées contre le Covid-19 et l’objectif du million pour la fin du mois reste toujours d’actualité. Le pays a réceptionné un total de 1,6 million de doses mais sur le terrain, les élus locaux et les médecins se plaignent du nombre de doses arrivées dans les centres de vaccination. « Où sont-elles ? La logistique ne suit pas ! », clamait la semaine dernière la CSMF. Pourtant, le ministère de la Santé l’assure, il n’y a pas de stock caché ! Seules 8 000 doses sont restantes dans le stock national, le reste est totalement déployé sur les territoires.

Pour le premier flux, qui concerne la livraison des Ehpad, une montée en puissance était attendue cette semaine et devait permettre jusqu’à 160 000 vaccinations selon le ministère. Pour le deuxième flux, celui des 100 établissements pivots pour la vaccination des professionnels de santé, et depuis cette semaine des plus de 75 ans dans les centres de vaccination, 638 000 doses sont présentes. Avec l’engouement du nouveau public éligible et les nombreuses prises de rendez-vous, 330 000 vaccinations pour la semaine étaient envisagées.

Mais les 638 000 doses ne vont pas directement toutes sur le terrain et dans les centres de vaccination. Pourquoi ? Premièrement car une demi-semaine de stock d’avance doit être conservée en réserve par sécurité. « C’est ainsi qu’on conserve un flux solide pour anticiper des pépins d’approvisionnement », explique le ministère de la Santé, comme ce fut le cas cette semaine avec le ralentissement des livraisons de Pfizer-BioNTech pour cause de modification de la chaîne de production de son usine belge. Par ailleurs, dans le stock déjà présent, le ministère sanctuarise les vaccins nécessaires pour la deuxième injection, afin de ne pas se retrouver dans quatre semaines à ne pouvoir réaliser que des deuxièmes rendez-vous et aucune nouvelle vaccination.

OPTIMISATION Pour faire taire les critiques, Emmanuel Macron a demandé à Olivier Véran de publier « en toute transparence » le nombre de doses dont disposait chaque centre. Le président de MG France, le Dr Jacques Battistoni, déplorait en effet « ne pas avoir de garanties sur le nombre de doses et leur date de disponibilité » pour programmer les rendez-vous. Les nouvelles projections tablent aussi sur le fait que désormais, nous sommes passés à une AMM de six doses par flacon pour le vaccin Pfizer-BioNTech. « Pour extraire cette sixième dose, il y a un geste assez spécifique à avoir », souligne-t-on au ministère, qui précise aussi que certains matériels sont plus appropriés que d’autres. Le ministère de la Santé annonce donc qu’il va tourner ses approvisionnements vers ce matériel. Par ailleurs, il a diffusé des fiches techniques pour contribuer à l’appropriation de ce geste médical, et avec des acteurs locaux, des webinaires vont également se mettre en place sur le territoire.

Au-delà du vaccin Pfizer, 50 000 premières doses de celui de Moderna ont été livrées la semaine dernière dans douze territoires prioritaires par rapport à la circulation du virus. 74 000 nouvelles doses doivent être réceptionnées la semaine prochaine, qui iront à nouveau vers ces douze points, ainsi sans doute que vers huit autres territoires.