Un deuxième cas mortel de syndrome hémolytique et urémique (SHU) pédiatrique en lien avec une infection à Escherichia coli (E. coli) a été rapporté. C’est ce que déplorent Santé publique France et la Direction générale de la Santé (DGS), qui alertent à nouveau sur la progression de ce type d'affections.
Enquête sur une augmentation des cas de SHU
Fin février, les autorités sanitaires tiraient déjà la sonnette d'alarme, 13 cas graves de SHU dont un mortel ayant été déclarés entre le 18 janvier et le 11 février. Un bilan qui s'est depuis alourdi. « Au 11 mars 2022, 26 cas de SHU ou infection grave liée à des bactéries E. coli présentant des caractéristiques similaires ont été identifiés », et un deuxième enfant a trouvé la mort, ajoutent Santé publique France et la DGS dans un communiqué commun publié ce week-end. Et au-delà de ces évènements survenus dans 9 régions métropolitaines (Nouvelle Aquitaine, Hauts-de-France, Île-de-France, Pays de la Loire, Bretagne, Bourgogne Franche-Comté, Grand Est, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Auvergne Rhône-Alpes) chez des enfants de 8 ans d’âge médian, « 22 cas supplémentaires sont en cours d’investigation ».
Dans ce contexte, les autorités sanitaires indiquaient il y a deux semaines que des investigations avaient d'ores et déjà été lancées, à la recherche d’une « éventuelle source de contamination commune ». Avec notamment des études épidémiologiques « consistant à enquêter auprès des parents sur les expositions à risque de leurs enfants ». Des recherches d’ordre microbiologique, visant à confirmer (ou au contraire à infirmer) un lien entre les souches bactériennes ayant infecté chaque enfant, étaient également prévues.
Une infection d'origine alimentaire grave
Mais pour l’heure, aucune piste ne semble se dégager. « À ce stade, l’investigation épidémiologique n’a pas permis d’incriminer une source de contamination particulière », admettent les autorités sanitaires.
En attendant que l’enquête progresse et que des mesures telles que des « retrait-rappels de produits incriminés » puissent être prises, les deux instances rappellent la symptomatologie du SHU. Dans les 3-4 jours après la contamination (10 jours maximum), « surviennent des diarrhées souvent accompagnées de sang, de douleurs abdominales et parfois de vomissements, qui peuvent évoluer, après une semaine environ vers une forme sévère de l’infection (le SHU) chez environ 10 % des enfants », décrivent-elles. Les patients concernés présentent alors « des signes de grande fatigue, de pâleur, une diminution du volume des urines, qui deviennent plus foncées, et parfois des convulsions ».
Mais l’agence de santé publique et la DGS détaillent surtout les principales mesures de prévention de ces infections graves, qui restent le plus souvent alimentaires. Comme le soulignent les autorités sanitaires, « la transmission de la bactérie peut être évitée par des gestes simples, en particulier chez les enfants de moins de 16 ans et les personnes âgées ».
Lavage des mains, surfaces et aliments, et éviction de certains produits crus
Les autorités sanitaires insistent d’abord sur les règles d’hygiène de base pour la préparation des repas. À savoir le lavage des mains systématique, le lavage soigneux des ustensiles de cuisine, des plans de travail et des végétaux frais et – « en particulier (de) ceux qui vont être consommés crus » – le cas échéant après épluchage, et la bonne conservation des aliments (« les aliments crus doivent être conservés séparément des aliments cuits ou prêts à être consommés » et « les plats cuisinés et les restes alimentaires doivent être rapidement mis au réfrigérateur et suffisamment réchauffés et consommés rapidement »).
Les instances attirent par ailleurs l'attention sur les risques associés à la consommation d’aliments crus. Selon elles, les viandes notamment hachées doivent en effet être cuites à point – et non pas seulement « rosées à cœur » –, de même que les préparations pour pâtes à pizza, gâteau, tarte, etc., à ne pas ingérer encore « crues ou peu cuites ». De plus, les produits contenant du lait cru, « ne doivent pas être consommés par les enfants de moins de 5 ans ». Autres aliments à risque : certaines eaux. « Les enfants ne doivent pas boire d’eau non traitée (eau de puits, torrent, etc.) et éviter d’en avaler lors de baignades (lac, étang, etc.) », insistent Santé publique France et la DGS.
Plus généralement, les autorités sanitaires préconisent « d’éviter le contact des très jeunes enfants (moins de 5 ans) avec les vaches, veaux, moutons, chèvres, daims, etc., et leur environnement ». En cas de contact avec ces animaux, afin d’éviter toute contamination orofécale, « le lavage des mains doit être systématique ».
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