Douleurs chroniques

Le SNJMG propose d'ouvrir la prescription de la stimulation transcutanée aux généralistes

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Publié le 17/10/2022
À l’occasion de la journée mondiale de la douleur, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes propose plusieurs pistes pour améliorer la prise en charge des patients douloureux chroniques.

Crédit photo : SPL/PHANIE

Balayer les stéréotypes sur la douleur, mais aussi élargir la prescription de la neurostimulation électrique transcutanée (TENS) ou encore allonger la durée de validité des ordonnances d’antalgiques de palier II et III pour certains patients. À l’occasion de la Journée mondiale de la douleur, le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) formule un ensemble de propositions visant à améliorer la prise en charge des douleurs chroniques.

« Les douleurs chroniques touchent de nombreuses personnes et ont de conséquences majeures au quotidien », rappelle le syndicat dans un communiqué. Selon l’instance, un quart de la population mondiale serait concerné par cette problématique à dominance féminine - avec 37 % de « femmes douloureuses », pour 28 % d’hommes - à l'origine de handicaps, d'isolement, de troubles anxieux ou dépressifs, etc.

Lutter contre les idées reçues 

Pourtant, aux yeux du SNJMG, la prise en charge des douleurs chroniques apparaît loin d’être optimale. Et ce, d’abord du fait d’un sous-diagnostic. Certes, comme le relève le syndicat, « l'évaluation de la douleur est (par nature) complexe puisque sujette à de nombreux biais ». Cependant, diverses idées reçues favoriseraient la minimisation des douleurs : croyance selon laquelle les sujets douloureux seraient « accros aux médicaments », suspicions de simulation ou d’exagération de symptômes en particulier face aux femmes et individus « provenant du bassin méditerranéen » – les jeunes généralistes soulignant à ce titre que le « syndrome méditerranéen » est « bien entendu (…) entièrement faux ». Le syndicat propose donc de « sensibiliser les soignants sur ces fausses idées reçues ».

Plus globalement, le SNJMG pointe une insuffisance de formation. « Au cours de nos études, cette thématique des douleurs est peu abordée entraînant bien trop souvent une insuffisance de traitement. » Aussi, les jeunes généralistes appellent à « améliorer la formation des soignants concernant les différentes thérapeutiques aussi bien médicamenteuses que non médicamenteuses mais également sur les ressources disponibles et les moyens de les mettre en œuvre ».

Au-delà de ces problématiques de formation, le syndicat appelle aussi à une évolution des Centres d’évaluation et de traitement de la douleur (CETD). Rappelant l'importance d'une « prise en charge globale », les jeunes généralistes incitent à y « proposer de manière plus générale les techniques comme la rTMS ou la tDCS » et à « recruter (plus de) psychologue ou psychiatres spécialisés en douleur ».

Le réseau de CETD sous-dimensionné et sous-doté

Les jeunes généralistes dénoncent aussi le sous-dimensionnement et la sous-dotation du réseau de CETD. « Ces centres sont (…) trop rares, ce qui rend les délais pour y consulter extrêmement longs. » D’où la recommandation « d’œuvrer pour la création de plus de CETD » et « d’augmenter le nombre de postes de médecins de la douleur », notamment en « luttant contre l’idée que ces centres ne sont "pas rentables" ».

Le syndicat formule d’autres propositions pour faciliter l'accès à la prise en charge de la douleur. Afin de « limiter les obstacles à l’obtention d’antalgiques notamment de palier II et III », il recommande notamment d’ « allonger les ordonnances pour les patients avec traitements au long cours ». Alors que la prescription de certaines méthodes non médicamenteuses ne peut être réalisée que par des médecins de la douleur, il invite aussi à « élargir la prescription de TENS à d'autres médecins (spécialistes ou généralistes) ». De plus, est évoquée la création de structures d’un genre nouveau : des « urgences douleurs sur le modèle de celles existant pour les céphalées ».

Par ailleurs, le SNJMG déplore le nombre limité des options thérapeutiques, notamment médicamenteuses. Une lacune à combler par plus de recherches, selon le syndicat, qui appelle à « augmenter de manière conséquente les projets et budgets de recherche dans le domaine de la douleur ».


Source : lequotidiendumedecin.fr