Au chapitre des vaccinations de son édition 2023 des recommandations aux voyageurs, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) rappelle que depuis novembre 2022, les pharmaciens et les infirmiers sont autorisés à vacciner, sur prescription médicale, les personnes de 16 ans et plus, contre 14 maladies : diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, hépatites A et B, infections invasives à pneumocoque et à méningocoques A, C, W, Y et B, rage et papillomavirus.
La leptospirose est particulièrement fréquente dans les pays en zone tropicale lors d’activités en eau douce, d’activités agricoles (pisciculture) et en ville par contact direct avec de l’urine de rat infectée. La vaccination par Spirolept n'est pas systématique mais préconisée « si le sérovar Icterohaemorrhagiae circule dans la région donnée, en l’absence de mesures de protection, lors de la pratique régulière d’activités en eau douce, en contacts fréquents avec les lieux infestés par les rongeurs ».
De nouveaux pays ont été ajoutés à la liste des pays pour lesquels la vaccination antiamarile contre la fièvre jaune est recommandée. Il s'agit de Djibouti, des Philippines et du Qatar. Concernant le Covid, le HCSP invite à consulter la rubrique « Conseils aux voyageurs » du site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
Chimioprophylaxie systématique en Afrique subsaharienne
Concernant le paludisme, la situation est relativement stable depuis 2015 à l'échelle mondiale en termes de nombre de cas et de décès. En France, 98 % des contaminations ont lieu en Afrique subsaharienne. « Un des principaux facteurs de risque des formes graves (14 % de cas) et de décès du paludisme demeure le retard au diagnostic, souvent lié à une prise en soin inadaptée des patients lors d’une première consultation », estime le HCSP.
La prévention repose sur le recours à des répulsifs cutanés et à une moustiquaire imprégnée d’insecticide la nuit. La chimioprophylaxie antipaludique - atovaquone-proguanil et doxycycline sont à privilégier - est toujours recommandée pour les séjours en Afrique subsaharienne, quel que soit le profil des voyageurs. Ce n'est pas le cas en Asie et en Amérique tropicale, où la balance bénéfice/risque est à évaluer au regard du type de séjour et du pays.
Le HCSP préconise de porter « une attention particulière à la prévention du paludisme d’importation chez les personnes issues de l’immigration retournant au pays pour visiter leurs proches car ce sont elles qui en payent le plus lourd tribut ». Le HCSP estime que les freins financiers sont à aborder avec les patients pour prioriser les approches.
L’azithromycine pour la diarrhée, en Asie
Quant à la diarrhée du voyageur et autres risques liés au péril fécal, les indications et modalités de l’antibiothérapie curative présomptive ont été actualisées. « L’azithromycine est le traitement de première intention, en particulier dans les syndromes dysentériques et les diarrhées graves non dysentériques au cours ou au décours d’un séjour en Asie », est-il précisé.
En ce qui concerne la mélatonine en prévention des effets du décalage horaire, le HCSP précise qu'il n’y a pas de bénéfice apparent à prendre des doses supérieures à 5 mg et que « le bénéfice semble plus important si le décalage horaire est de plus de cinq heures et pour les déplacements vers l’Est ». Des précautions sont à prendre en cas d'épilepsie et certaines interactions médicamenteuses à connaître (warfarine).
La partie consacrée à la pollution atmosphérique a été enrichie. Il y est préconisé de se renseigner sur la qualité de l’air à partir des sites internet des pays considérés et des consulats français ou de consulter la page de l’OMS.
Le HCSP alerte par ailleurs sur l'ichtyosarcotoxisme (ciguatera), une intoxication alimentaire liée à la consommation de poissons de récifs contaminés par une neurotoxine (la ciguatoxine) produite par une microalgue. Le HCSP recommande d’éviter de consommer des poissons prédateurs et de se renseigner auprès des locaux sur l’origine des poissons. La consommation de viscères, de foie et de tête de poissons est à éviter dans les zones à risque.
Le HCSP recommande fortement aux publics vulnérables (affections chroniques, enfants, femmes enceintes, personnes âgées) de disposer d’une assurance rapatriement/frais d’hospitalisation. Une consultation avec le médecin traitant est fortement recommandée avant le départ.
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