Les Pays-Bas souhaitent créer un fonds pour compenser la mesure prise par Donald Trump sur l'avortement

Les Pays-Bas veulent lancer un fonds international pour « compenser autant que possible le coup financier » de l'interdiction par le nouveau président des Etats-Unis Donald Trump du financement d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement. C'est la décision de la ministre néerlandaise en charge de la Coopération au développement, Lilianne Ploumen mardi 24 janvier dernier dans un communiqué. Selon elle, l'interdiction des avortements ne génère pas moins d'avortements, mais plus de pratiques clandestines et donc plus de mortalité maternelle.

Une mesure républicaine

Le président américain a signé lundi un décret interdisant le financement d'ONG internationales qui soutiennent l'avortement. Cette mesure intervenait au lendemain du 44^e anniversaire de "Roe V. Wade", l'arrêt emblématique de la Cour suprême qui a légalisé l'avortement en 1973 aux Etats-Unis, et deux jours après les manifestations de millions d'Américaines pour leurs droits. Donald Trump qui ne l'avait pas annoncé lors de sa campagne va dans le sens des présidents républicains Ronald Reagan et Georges W Bush qui avaient adopté cette mesure anti-avortement, elle-même supprimée par les présidents démocrates Bill Clinton et Barack Obama.

Mort inutile de plus de 20 000 mères

Exemple cité par le communiqué, les pertes financières de l'organisation Marie-Stopes International concernée par cette mesure engendreront sur les quatre prochaines années du mandat présidentiel américain 6,5 millions de grossesses non désirées, 2,1 millions d'avortements à risques et la mort inutile de 21 700 mères. La ministre hollandaise appelle les entreprises et les organisations sociales à faire des dons pour compenser ce coup financier, afin « que les femmes puissent rester maîtresses de leur corps ». En 2016, le soutien financier du gouvernement néerlandais a permis d'informer et d'aider des femmes et a évité six millions de grossesses non désirées et un demi-million d'avortements. L'ensemble des améliorations dans ce domaine risquent d'être largement mises à mal par la décision du nouveau président américain.