La 28e conférence de l'Organisation des Nations unies (ONU) sur le changement climatique (COP28) à Dubaï a consacré une journée entière, le 3 décembre, à la santé. Si c'est une première dans l’histoire des COP, cela ne s’est pourtant pas traduit par des annonces à la hauteur des enjeux.
Une déclaration commune sur le climat et la santé a tout de même été signée par 123 pays. Cette dernière reconnaît « la nécessité pour les gouvernements de protéger les communautés et de préparer les systèmes de santé à affronter les impacts sanitaires liés au climat, tels que les chaleurs extrêmes, la pollution de l'air et les maladies infectieuses », indique un communiqué de l’ONU.
Une crise sanitaire
« La crise climatique est une crise sanitaire, mais pendant trop longtemps, la santé a été reléguée au second plan dans les discussions sur le climat », a commenté Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il se félicite de cette déclaration, qui souligne, selon lui « la nécessité de mettre en place des systèmes de santé résilients au changement climatique et à faible émission de carbone, afin de protéger la santé de la planète et des populations ».
« Les effets du changement climatique sont déjà à nos portes. Ils sont devenus l'une des plus grandes menaces pour la santé humaine au XXIe siècle. Les gouvernements ont maintenant reconnu à juste titre que la santé est un élément crucial de l'action climatique », a ajouté Sultan bin Ahmed Al Jaber, ministre de l'industrie et des technologies avancées et président de la COP28.
La déclaration porte notamment sur la mise en place de systèmes de santé plus résistants au climat, le renforcement de la collaboration pour réduire les émissions et sur l’accroissement des financements ciblant la thématique du climat et de la santé.
Pour l’heure, l’OMS estime que la pollution de l’air est responsable de sept millions de décès chaque année. Des millions de personnes sont par ailleurs exposées à des phénomènes météorologiques extrêmes. Le changement climatique crée aussi un environnement favorable à la propagation de virus et de maladies infectieuses, notamment quand le vecteur de transmission est un moustique (paludisme et dengue).
Le monde « souffre déjà » des impacts négatifs du changement climatique sur la santé, soulignait le Dr Diarmid Campbell-Lendrum, de l’OMS lors d’un point presse en amont de la COP. Ces impacts pèsent aussi « sur tous les déterminants de la santé, comme l’alimentation », a-t-il poursuivi.
L’appel de plus de 40 millions de professionnels de la santé
Face à l’ampleur des défis, plus de 40 millions de professionnels de la santé se sont joints à l'appel à l'action lancé par l'OMS pour le respect des engagements pris par les gouvernements, pour l'élimination progressive des combustibles fossiles et pour relever les « ambitions pour un avenir plus sain, plus juste et plus vert pour l'humanité ».
Pour accompagner l’effort nécessaire, l’OMS pilote l’Alliance pour une action transformatrice sur le climat et la santé (ATACH), une plateforme mondiale qui rassemble plus de 75 pays engagés dans des initiatives en faveur de « systèmes de santé durables, résilients au climat et à faibles émissions de carbone ».
La plateforme a participé à l’élaboration, par la présidence de la COP28*, de « principes directeurs » pour le financement des solutions en matière de climat et de santé, censés renforcer la cohérence des investissements internationaux. « Le changement climatique est l'une des plus grandes menaces pour la santé humaine – et les communautés ont besoin de soutien pour y survivre. Repenser le développement aidera les pays à accéder aux ressources indispensables pour sauver des vies dans un monde qui se réchauffe pour les générations à venir », a réagi Tedros Adhanom Ghebreyesus.
*En collaboration notamment avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le Fonds vert pour le climat, la Fondation Rockefeller et l’OMS.
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