Tout a commencé début mai, au palais du Luxembourg, lorsque le sénateur girondin Gérard César (Les Républicains, ex-UMP) a profité de la discussion sur la loi Macron pour déposer un amendement visant à assouplir la loi Evin en matière de publicité sur l’alcool. Votée en 1991, cette loi n’interdit pas la publicité pour l’alcool mais l’encadre strictement quant à son contenu et à son support. Sous couvert de mieux distinguer publicité et information, le nouvel amendement proposait d’alléger la définition de la publicité sur l'alcool, ouvrant ainsi la porte à de la publicité indirecte.
Une attaque portée à la loi Évin dont beaucoup se sont émus, surtout lorsqu’une commission de l’Assemblée, qui aurait pu retoquer l’amendement, a finalement suivi le Sénat la semaine dernière. Alors que Marisol Touraine dénonçait « un coup dur pour la santé publique », François Hollande appelait dimanche, depuis le salon Vinexpo, « à la plus grande prudence en matière d'interprétation et de clarification de la loi Evin afin d’en préserver les "principes de santé publique" ». Des addictologues à l’Académie de médecine, le monde médical n’a pas tardé à réagir. Même des agences sanitaires comme l’INCa ou l’Inpes sont sorties de leur réserve habituelle.
Le recours au 49-3 choisi par Manuel Valls mardi dernier pour faire passer la loi Macron aurait pu faire taire la polémique en supprimant purement et simplement l’amendement « César ». Mais le gouvernement en a décidé autrement en imposant à son tour un amendement de « rectification » qui assouplit la communication sur certains alcools. Une « défaite de la santé publique » dénoncée aussitôt par une vingtaine d’associations (dont l'Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie, la Mutualité française, la Fédération Addiction, la Fédération alcool assistance ou encore la Ligue contre la violence routière) qui estiment, dans un communiqué conjoint, que le nouveau texte «?étend de façon majeure les possibilités de communication sur les alcools ».
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