Alors que des perspectives encourageantes se sont dessinées au cours de la 8e conférence sur la Pathogénèse du VIH, le Traitement et la Prévention, qui s’est tenue cette semaine à Vancouver, une étude présentée lors de ce congrès souligne que les moyens mis en œuvre pour lutter contre le sida restent insuffisants pour atteindre les objectifs en matière d’accès aux soins et de traitements, définis par Onusida en novembre 2014.
Pour Onusida, il faudrait qu’à l’horizon 2020, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité, 90 % des patients et conscients de leur séropositivité aient accès au traitement, et que 90 % des malades sous traitement atteignent des niveaux de VIH indétectables dans leur organisme. Or, une étude menée en 2012 à Orange Farm, un secteur pilote pour le dépistage en Afrique du Sud par l’équipe du Pr Bertrand Auvert (INSERM, Université Versailles Saint-Quentin), avec le soutien de l’ANRS sur 6766 hommes et femmes montre qu’au total, 40% des hommes et 20% des femmes déclaraient n’avoir jamais été testés pour le VIH. Les chercheurs mettent aussi en évidence une prévalence particulièrement élevée de l’infection dans la population de l’étude : 30% des femmes et 17% des hommes étaient séropositifs. Et parmi eux, seuls 27% des femmes et 17,5% des hommes présentaient une charge virale indétectable. Dans les classes d’âge les plus sexuellement actives, cette proportion passait à 16% pour les femmes séropositives âgées de 18 à 29 ans et à 8% pour les hommes séropositifs âgés de 25 à 34 ans.
En cause, le faible taux de personnes vivant avec le VIH et prenant un traitement antirétroviral. C’était le cas de seulement 30,5% des femmes séropositives et de 21% des hommes séropositifs. Et ce, alors même qu’Orange Farm est une région concentrant des programmes visant à favoriser le recours au dépistage, la prise en charge des personnes infectées et la prévention de la transmission. Ce qui fait dire au Pr Bertrand Auvert, que,« même dans une région où les investissements dans la lutte contre le VIH sont importants avec un programme national de lutte contre le sida et des programme de recherche, ces données recueillies en 2012 montrent que ces efforts restent très insuffisants pour espérer réduire, dans l’avenir, la transmission du VIH et donc la survenue de nouveaux cas.» « Seule l’intensification des programmes de dépistage et de prise en charge du VIH pourra faire espérer obtenir une diminution de l’incidence du VIH telle que définie par l’initiative de l’ONUSIDA », conclut le Pr Jean- François Delfraissy, directeur de l’ANRS.
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