Le glorieux fondateur de l’indépendance américaine a-t-il été la victime de la maladresse de ses médecins comme le prétend un ses biographes, lequel n’hésite pas à écrire : « Il n’est guère douteux que le traitement de la dernière maladie de Washington ait été une sorte d’assassinat ».
Le docteur Solis Cohen, de Philadelphie, a pris à tâche, dans le « Lippincott’s Magazine », de laver ses confrères de cette accusation et d’en démontrer la fausseté.
Washington a succombé à une laryngite aiguë œdémateuse. L’étude attentive des symptômes le prouve. Or le diagnostic des médecins traitants – Craick, Dick et Brown – a été « cynanche tracheatis » ou inflammation de la partie supérieure des voies aériennes. Ils n’ont pu préciser davantage, puisque le laryngoscope ne date que d’une soixantaine d’années. Mais ils ont vu le fait principal, à savoir que la maladie siégeait dans les voies supérieures.
Dans ces conditions, pouvaient-ils faire autre chose que ce qu’ils ont fait ? « D’abord une large saignée, dans l’espoir, en vidant les vaisseaux, de supprimer l’obstacle à la circulation dans le larynx. En deuxième lieu, essayer, au moyen de dérivatifs intestinaux et de sudorifiques, de diminuer encore la masse du sang : d’où le calomel et l’antimoine qui répondaient à ces indications. Troisièmement, soustraire le sérum du sang au voisinage de la partie enflammée : d’où les vésicatoires. Quatrièmement, s’efforcer de combattre la douleur et les effets locaux du refroidissement par la chaleur et les applications calmantes : d’où les inhalations de vapeurs chaudes et de vinaigre. »
Il est probable que les saignées, les purgatifs et le tartre stibié ont fait plus de mal que de bien au malade. Mais c’est la faute des idées de l’époque et non des médecins ? Non crimen professoris, sed artis.
Et, d’ailleurs, aurions-nous mieux fait aujourd’hui, et Washington eût-il été sauvé ? Sur 41 cas d’œdème aigu du larynx, colligés dans la littérature de ces dix dernières années, on compte 29 guérisons ; sept fois la trachéotomie a été pratiquée, six fois avec succès.
(« Médecine moderne » et « British Medical Journal », février 1900)
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