Alors que la campagne de vaccination a débuté il y a quelques jours et subit de nombreuses critiques pour sa lenteur, la défiance vaccinale s'amplifie encore chez les Français. Selon une enquête Odoxa publiée ce lundi, 58 % des Français ne souhaitent pas sauter le pas, une réticence en hausse par rapport au mois dernier (+8 points) lors de l'annonce de l'arrivée de plusieurs vaccins.
Pour autant, cette défiance vaccinale cache de fortes disparités. Ainsi, le souhait de vaccination progresse avec l’âge, passant de 32 % chez les 35-49 ans à 58 % chez les plus de 65 ans. « Les premiers ont statistiquement peu de chances de développer une forme sérieuse de la maladie au contraire des seconds », justifie Gaël Sliman, président d'Odoxa. Les hommes sont plus enclins à se faire vacciner (54 %) que les femmes (31 %), ce qui confirme une étude récente de la Fondation Jean Jaurès. Le milieu social joue aussi : 62 % des cadres sont disposés à se faire vacciner alors que 73 % des ouvriers s’y refusent.
Le cadre de vie influence également : la moitié des habitants de l’agglomération parisienne adhèrent à la vaccination alors que 62 % de ceux des communes de moins de 20 000 habitants s’y refusent. Parmi les sondés, 56 % des électeurs d’Emmanuel Macron se vaccineraient alors que 68 % des électeurs de Marine Le Pen et 60 % de ceux de Jean-Luc Mélenchon écartent cette hypothèse.
Choix individuel
Quel regard portent les Français sur la volonté majoritaire de ne pas se faire vacciner ? Les trois quarts y voient un choix respectable et 60 % une décision « raisonnable face à une nouvelle maladie et un nouveau vaccin ». Pour la très grande majorité des personnes interrogées, ne pas se faire vacciner est même « une décision purement personnelle qui ne regarde que soi » (82 %). Preuve que la méfiance est bien ancrée, 55 % des Français réfutent l’idée que ne pas se vacciner est « égoïste car en se vaccinant on protège aussi les autres ». Et 68 % refusent le procès en obscurantisme fait aux anti-vaccins…
Paradoxalement, plus d'un Français sur deux (53 %) pense que le déploiement du vaccin est une première étape décisive dans la victoire contre le virus, mais ils voient celle-ci à long terme plutôt qu’à échéance de 6 à 9 mois (seulement 17 % font ce pronostic). Enfin, en ce début de campagne, seuls 53 % des Français font confiance au gouvernement pour déployer rapidement la vaccination.
* Sondage réalisé auprès de 1 004 Français par Internet entre le 22 et 23 décembre 2020.
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