LE QUOTIDIEN– – L’ARS est-elle comme certains le redoutaient un gros mastodonte difficile à bouger ?
Dr JEAN-YVES GRALL – En Lorraine, nous avons volontairement rendu notre ARS la plus opérationnelle possible. Après un temps nécessaire de mise en place, notre agence répond aux missions qui sont les siennes. Ce n’est pas un mastodonte, j’ai voulu lui donner de la réactivité. Nous avons conçu un organigramme qui permet aux gens de s’y retrouver avec des interlocuteurs clairement identifiés. Nous avons mis en place une direction de l’accès à la santé qui traite tout ce qui concerne la formation des professionnels, l’installation (aides) et la permanence des soins ambulatoires et l’accès aux soins des populations spécifiques ou précaires. Nous avons également mis en place une direction de la performance, de la qualité et de l’efficience. Celle-ci comprend un service des produits de santé, un service de la qualité, une mission "systèmes d’information santé", un service de la gestion du risque assurantiel et un service de l’inspection contrôle. Les professionnels sont satisfaits.
Depuis un an, les ARS ont-elles eu le temps d’avancer sur leurs missions ?
Cette année était très clairement une année d’installation. Nous avons préparé les plans de la machine pendant la phase de préfiguration. Le 1er avril, nous avons assuré la continuité du service existant et nous sommes entrés progressivement dans nos nouvelles fonctions. Il a fallu mettre en place les dispositifs, construire le projet régional de santé (PRS) et toutes les dispositions issues de la loi comme les contrats d’engagement de service public – 15 ont été signés en Lorraine. Il y a eu les élections des URPS et un travail de fond sur la permanence des soins. Nous avons mis en place des dispositions pour aider à l’installation des médecins, la création des maisons de santé pluridisciplinaires. Nous avons aussi avancé sur l’expérimentation des nouveaux modes de rémunération.
A l’hôpital, l’ARS est–elle intervenue dans la création de filières de prise en charge ou le regroupement de plateaux techniques ?
Nous venons de créer la communauté hospitalière de territoire entre le CHU de Nancy et le CHR de Metz avec une adhésion des conseils de surveillance des deux villes autour d’un projet qui répond aux enjeux du sillon Lorrain. Cette communauté va mettre en perspective des coopérations intéressantes sur les activités de recours entre le CHU et le CHR. C’est un axe structurel important qui a été mis en place.
Vous vous êtes illustré en suspendant l’activité du service de chirurgie cardiaque en octobre. Vous attendiez-vous à prendre ce type de décisions en devenant directeur d’ARS, il y a un an ?
J’étais déjà directeur d’ARH avant. Un directeur doit s’attendre à prendre de telles décisions. Quand la question de la qualité et de la sécurité des soins est en jeu, il ne faut pas hésiter. Nous avons reconstruit, sous l’égide du Pr Jean-Pierre Villemot du CHU de Nancy, une organisation sous la forme d’un pôle territorial de chirurgie cardiaque entre le CHU et le CHR. Depuis le 15 février, on opère à nouveau dans l’hôpital public de Metz. L’activité va croissant et cela se passe très bien. Des professeurs du CHU viennent opérer des malades dans des conditions revues de qualité et de sécurité des soins. Cette intervention était bénéfique et efficace.
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