LES HÔPITAUX universitaires de Strasbourg et les centres hospitaliers de Saverne et de Sélestat ont fait partie des pionniers du DMP en France, de même que l’Union régionale des médecins libéraux d’Alsace (URMLA). La bonne entente entre les hôpitaux et la médecine de ville leur a permis de travailler très tôt ensemble autour du DMP, dont 2 000 exemplaires ont déjà été créés dans la région, sans compter plus de 10 000 créations expérimentales antérieures. Responsable de ce dossier au sein de l’URMLA et pneumologue libéral à Strasbourg, le Dr Pascal Charles le propose déjà systématiquement à ses patients, et en retire de réels avantages en terme d’informations et de stratégies thérapeutiques à mettre en place : « Avant le DMP, les informations demandées arrivaient après le départ du patient, tandis que maintenant, je peux les obtenir tout de suite », souligne-t-il. De même, les hôpitaux, gros producteurs d’examens et d’analyses, retirent un vrai bénéfice à les consigner dans les DMP, tant pour éviter les redondances que pour faciliter la coordination des soins.
À l’issue d’une journée d’information régionale, les promoteurs du DMP alsacien, réunis au sein du Groupement de coopération qanitaire e-santé Alsace (GCS) vont maintenant devoir « vendre » le DMP aux professionnels et aux patients, en leur vantant l’ensemble de ses avantages : efficacité, confidentialité, optimisation des traitements et des examens mais aussi sécurité, notamment en cas d’intervention urgente non programmée. Selon le GCS, 98 % des médecins « approchés » par les visiteurs et les formateurs mandatés par ses soins ont accueilli très favorablement le principe et le projet de DMP.
Dans les semaines à venir, la résolution de quelques ultimes difficultés informatiques et la parution de quelques nouveaux logiciels adaptés devraient stimuler les créations de dossiers, qui peuvent être soit proposés par les médecins, soit demandés par les patients, mais toujours avec l’accord des deux partenaires. Le GCS rappelle en effet aux praticiens qu’il leur suffit, après utilisation d’un logiciel homologué, de cliquer sur leur écran pour créer un dossier, mais que celui-ci ne peut se faire qu’avec deux cartes, la CPS du médecin et la carte Vitale du patient. Certains généralistes estiment néanmoins que la procédure de création, de même que l’information préalable du patient, leur prend trop de temps de consultation, un argument auquel les promoteurs du DMP entendent là aussi répondre en mettant en avant les avantages de celui-ci.
La veille de la présentation strasbourgeoise, une journée similaire a eu lieu au CHU de Besançon, la Franche-Comté faisant elle aussi partie des quatre régions pilotes choisies pour le lancement du DMP. Le CHU bisontin s’est doté d’un « espace patients », où le public et les patients peuvent s’informer sur le DMP et demander sa création. La plupart des hôpitaux francs-comtois seront connectés au DMP cette année, et trois cent médecins de la région devraient eux aussi l’utiliser d’ici à cet été. Les deux autres régions pilote, l’Aquitaine et la Picardie, organiseront elles aussi prochainement des manifestations de lancement.
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