L’option « luxe » est retenue

LE PROJET de reconversion de l’Hôtel-Dieu, site emblématique de la ville de Lyon, que les Hospices Civils auront définitivement déserté fin 2010, début 2011, a été présenté, le 25 septembre, par le sénateur maire Gérard Collomb, également président des HCL. L’option validée par le comité de pilotage chargé de réfléchir à l’avenir de cet établissement est un projet orienté… vers le luxe ! C’est ainsi que le Grand Dôme de l'Hôtel-Dieu, datant du 18e, construit par Germain Soufflot, ainsi que ses parties attenantes, devraient être transformés en hôtel de luxe et ses galeries voûtées du rez-de-chaussée, en commerces. « Nous étudierons les meilleures propositions », a indiqué Gérard Collomb en insistant sur sa volonté d'inscrire l'Hôtel-Dieu dans « le rayonnement international de la métropole lyonnaise ». L’établissement sera donc cédé à un seul investisseur, « un grand groupe type Hyatt » a précisé le sénateur-maire. Le coût de la réhabilitation de l'Hôtel-Dieu est estimé à 120 millions d'euros, soit 3 000 euros le m2.

Gérard Collomb a toutefois ajouté qu’il resterait « ouvert » à toutes les propositions des investisseurs qu’il espère nombreux. La consultation des candidatures commencera début octobre, puis le choix des candidats sera réalisé en février 2010. Un projet définitif devra être arrêté, après avis du comité de pilotage, en juillet 2010.

En coulisse, l’axe de reconversion présenté fait frémir, notamment au sein même du comité de pilotage dont certains membres se plaignent à voix basse de n’avoir « pas piloté grand-chose », n’osant visiblement s’exprimer tout haut… Beaucoup de médecins continuent aussi de déplorer la cessation de toute activité de soins publics au centre de Lyon. Pour autant, le Collectif qui fait actuellement circuler une pétition pour obtenir que l’Hôtel-Dieu devienne un Centre de promotion de la santé, de formation, de mutualisation et de coopération de compétences en santé publique, ne lâche pas prise. « Que ceux qui ont des projets précis nous écrivent, mais il ne faut pas parler dans le vide. Il faut que les choses se fassent », a lancé Gérard Collomb le 25 septembre dernier. Et c’est ce que ce collectif compte faire, en s’appuyant sur des personnalités politiques proches du maire, pour tenter de donner, désormais, une dimension européenne à leur projet.