LE Pr A.ØBARNER (CEO) se plaît à rappeler que Boehringer-Ingelheim, entreprise familiale depuis 125 ans, connaît une croissance supérieure à celle du marché pharmaceutique mondial depuis dix ans (avec un petit trou d’air en 2010, en raison de la chute des brevets). Le Pr Barner explique ce résultat par un effort constant et significatif de recherche et développement (23,5 % du chiffre d’affaires des médicaments de prescription).
Trois médicaments phares.
Les médicaments de prescription qui représentent 77 % des ventes sont actuellement dominés par Spiriva, Micardis et Combivent, illustrant l’implantation de Boehringer-Ingelheim en pneumologie et dans les pathologies cardiovasculaires. Si ces produits se portent bien, en particulier Spiriva qui a enregistré une croissance de 12,6 % l’an passé, Boehringer-Ingelheim mise sur deux médicaments qui ont connu des débuts favorables, Pradaxa (dabigatran) et Trajenta (linagliptine).
Pradaxa, commercialisé dans 44 pays, a été reconnu comme une innovation importante dans la prévention des AVC chez les patients présentant une fibrillation auriculaire (par des institutions aussi exigeantes que le NICE britannique). Si les autorités françaises semblent plus réticentes dans ce contexte mondial, le Pr A. Barner est optimiste : « Quand on connaît la iatrogénie des AVK, l’avenir du dabigatran me paraît assuré, en France comme ailleurs, d’autant que nous avons lancé un vaste programme de surveillance des résultats du produit à long terme. » Sans parler d’autres indications qui font l’objet d’études en cours.
Trajenta, déjà commercialisé dans 25 pays, est le second atout majeur de Boehringer Ingelheim. Cet inhibiteur de DPP-4 se caractérise par une excrétion essentiellement digestive ce qui permet d’éviter les ajustements posologiques en cas d’altération de la fonction rénale, éventualité fréquente dans le diabète de type 2.
Les espoirs de Boehringer-Ingelheim sont également importants en oncologie, avec trois molécules en développement et dans l’hépatite C avec un inhibiteur de protéase et un inhibiteur de polymérase.
L’Europe doit prendre garde.
Pour A. Barner, le succès de Boehringer-Ingelheim est aussi lié à une politique de partenariats ciblés, partenariats académiques mais aussi avec d’autres laboratoires, Pfizer pour la pneumologie, Lilly en diabétologie. Des partenariats qui privilégient encore l’Allemagne, poursuit le Pr Barner, mais qui tiennent compte des possibilités de développement géographique du groupe.
À cet égard, l’Europe ne semble guère favoriser l’industrie pharmaceutique : lancement difficile de Pradaxa en France, lancement difficile de Trajenta en Allemagne. « On ne peut pas demander d’effectuer notre R&D en Allemagne, à des coûts élevés et nous imposer les prix les plus bas, cela ne marchera pas longtemps. »
Déjà, l’Amérique est devenue le premier marché de Boehringer-Ingelheim avec 46 % des ventes (cinq fois plus que l’Allemagne) et une croissance de 6,3 % en 2011. L’avenir de Boehringer-Ingelheim se joue de plus en plus dans les pays émergents, avec des augmentations considérables des ventes : +35 % en Russie, +30 % en Chine, +25 % en Amérique du Sud, +19 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Des chiffres qui devraient faire réfléchir les responsables politiques européens.
(1) Voyage de presse organisé par Boehringer-Ingelheim.
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