Députés et industriels s’accordent pour dire que les économies réclamées au secteur du médicament sont « aux limites du supportable ». Mais comment faire autrement ?
Organisés dans le cadre des « Universités de Pharmaceutiques », à Strasbourg, plusieurs débats sur la politique du médicament ont comparé la situation hexagonale avec celle d’autres pays européens.
Selon Hervé Gisserot, nouveau patron du LEEM (syndicat patronal de l’industrie pharmaceutique), la France conserve plus d’atouts que ses voisins, y compris l’Allemagne. Mais il est grand temps, à ses yeux, de mettre en place une « régulation plus intelligente » des dépenses pharmaceutiques en cessant de les considérer comme des seules variables d’ajustement budgétaires. Plaidant pour plus de confiance et d’efficience, il s’élève contre le « cumul des mesures » de redressement qui frappent un secteur en récession.
À la tête de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée, la députée PS Catherine Lemorton entend veiller, elle aussi, à ce que l’économie ne remette pas en cause la qualité du médicament, qui a un prix. Mais elle reproche à l’industrie pharmaceutique son manque de transparence.
La droite aurait-elle fait mieux que la gauche sur le budget de la Sécu 2013 ? L’ancien député UMP Yves Bur, qui fut rapporteur de plusieurs PLFSS, avoue qu’il n’aurait pas mené une politique très différente sur le médicament. Et il reconnaît que la limite des efforts sur ce poste est désormais atteinte. Mais où trouver ailleurs les 1,4 milliard ainsi économisés ? La question reste sans réponse.
De fait, dans la plupart des domaines de la pharmacie, la France est rentrée dans la norme européenne, à l’exception notable des antibiotiques et des antidépresseurs. Les prix français se sont également rapprochés de la moyenne européenne.
Les nouveaux médicaments, ciblés mais onéreux, rendront encore plus indispensables les politiques d’évaluation médicoéconomique, a rappelé le Pr Jean-Luc Harousseau, président du collège de la Haute Autorité de Santé. Il a exclu néanmoins la création d’un seuil au-delà duquel un médicament ne serait plus pris en charge. Mais il a regretté que les recommandations de son organisme ne soient pas assez suivies, en rappelant que « la nouvelle politique du médicament, c’est d’abord un meilleur usage de ce dernier ».
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