ALORS QUE le taux de substitution s’était fortement redressé ces derniers mois (82,4 % en novembre dernier contre 76 % fin 2011), essentiellement grâce au renforcement de la politique du tiers payant contre générique, un sondage réalisé pour le groupement de pharmaciens PHR vient relativiser l’adhésion des Français aux copies des médicaments princeps.
En 2011, ils étaient 62 % à accepter systématiquement et spontanément le principe de cette substitution, mais ils ne sont plus que 57 % à adopter cette attitude cette année. L’efficacité de ces médicaments fait également débat : 72 % de nos compatriotes la jugent comparable à celle des princeps, contre 77 % en 2011. Sur le plan de la sécurité aussi, les Français sont sévères. Ils ne sont que 61 % à considérer que ces médicaments sont aussi sûrs que les médicaments d’origine, contre 71 % l’année dernière.
Le GEMME (association qui fédère les principaux fabricants de médicaments génériques), s’interroge après la publication de ce sondage : « Pourquoi de nouvelles attaques sur le générique ? », demande l’association qui rappelle que « ces craintes ne s’appuient sur aucun élément factuel ». Le GEMME rappelle que « 95 % des médicaments génériques dispensés en France sont fabriqués en Europe, et 55 % en France ». Il souligne aussi que « la France peut se féliciter d’avoir un modèle de développement du médicament générique particulièrement sûr, qui s’est toujours appuyé sur des critères de santé publique ». « On inspecte et on contrôle plus les génériques parce qu’il y a des doutes dans la population », précise de son côté le Pr Dominique Maraninchi. Le directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) précise que les contrôles portent principalement sur le produit fini et que les sites de fabrication de génériques sont inspectés tous les deux ans contre cinq ans pour les sites de fabrication des médicaments sous brevet.
Les idées de la Mutualité.
Hasard du calendrier, ce sondage est rendu public alors que la Mutualité publie une étude sur ces médicaments. Elle formule « 10 propositions pour restaurer la confiance ». La Mutualité propose notamment de « mobiliser les médecins comme acteurs majeurs de la politique des génériques ». La FNMF suggère également de créer un répertoire des équivalents thérapeutiques, ainsi qu’un observatoire du marché des médicaments génériques, « pour mieux identifier les transferts de prescriptions et déceler les stratégies de contournement ». Elle propose enfin de mettre en place une campagne d’information multipartenariale « pour restaurer la confiance du grand public dans ces copies de médicaments princeps ».
Selon les chiffres de l’assurance-maladie, environ 700 millions de boîtes de médicaments génériques sont délivrées chaque année en France. Par rapport au prix de leurs équivalents princeps, ces génériques ont fait économiser 1,3 milliard d’euros aux caisses en 2011.
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