À l’occasion de la présentation du premier bilan d’activité du CODEEM (Comité de déontovigilance du LEEM, présidé par Yves Medina), le président des Entreprises du médicament, Hervé Gisserot a précisé la feuille de route de son organisation pour 2013.
Le LEEM souhaite tout d’abord moderniser la visite médicale (VM). Regrettant que cette profession ait fait l’objet « de déclarations extrêmement violentes », Hervé Gisserot veut « lever ce soupçon une bonne fois pour toutes ».
Il a dans ce but réactivé le groupe de travail sur la VM qui avait été constitué à l’époque des Assises du médicament. Il planchera sur la possibilité de confier à un réseau de professionnels de santé sentinelles la saisine du CODEEM pour signaler toute dérive constatée dans l’activité de la VM.
Il suggère aussi que le dispositif de certification de la VM tienne compte « du discours oral tenu aux médecins », et de son adéquation avec les règles relatives à l’information des professionnels de santé. À ce sujet, Yves Medina a indiqué que « le laboratoire qui s’est reconnu » dans l’émission « Les Infiltrés », diffusée voici 8 jours sur France 2, avait de lui-même saisi le CODEEM. Dans l’entourage du LEEM, on précise que cette entreprise est prête à s’ouvrir à l’enquête pour démontrer que ses pratiques ne sont pas douteuses.
Décomplexer l’activité de lobbying
Le LEEM souhaite aussi revoir ses relations financières avec les associations de patients, notamment au regard des modifications législatives récentes (la loi Bertrand du 29 décembre 2011) et réglementaires (le décret « Sunshine Act » sur les liens d’intérêt).
Enfin, le LEEM veut adopter sur le lobbying « une approche décomplexée ». « Le lobbying est une activité qui s’inscrit naturellement dans le fonctionnement de nos institutions », précise Hervé Gisserot qui reconnaît cependant que cette pratique doit répondre à « des principes déontologiques stricts ». LE LEEM veut donc élaborer une charte des bonnes pratiques de cette activité.
Yves Medina a rappelé que depuis sa création voici un an, le CODEEM qu’il préside a adopté trois recommandations importantes.
- Toute entreprise du médicament qui fera l’objet d’une décision de fermeture par l’ANSM verra sa participation au LEEM automatiquement suspendue.
- En cas de contentieux pénal concernant un adhérent, le LEEM pourra examiner la possibilité de se constituer partie civile.
- Enfin, les règles d’organisation des congrès scientifiques ont été renforcées et les conditions d’invitation des professionnels de santé à ces manifestations ont été restreintes.
Yves Medina a également précisé que le CODEEM s’était réuni 12 fois au cours de l’année écoulée, dont deux réunions au titre des sanctions. L’une au sujet du laboratoire Genopharm, qui a décidé de lui-même sa dissolution, l’autre pour un laboratoire dont le nom n’a pas été révélé, mais qui relevait « d’un domaine proche du pénal ».
> H.S.R.
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