L’ANNÉE 2011 restera marquée par une tendance lourde dans l’industrie pharmaceutique : le développement des thérapies ciblées, très présentes parmi les 41 nouveaux médicaments autorisés par l’Agence européenne du médicament (EMA). En 2010, seules 20 molécules avaient passé le cap des contrôles. « Désormais, nous devons travailler en prenant en compte une nouvelle lecture des maladies, un changement radical dans notre modèle de recherche et développement (R&D) et une stratégie nouvelle sur la production du médicament », explique Christian Lajoux, président du syndicat des entreprises du médicament (LEEM). Enclenchée au début des années 90, cette mutation de l’innovation thérapeutique tire ses origines du modèle américain, où la collaboration entre industriels et chercheurs mais aussi les regroupements en pôle de compétitivité sont privilégiés.
Les thérapies ciblées sont utilisées notamment dans le traitement du cancer (colorectal, sein, rein et poumon) et réduisent considérablement les effets secondaires par rapport à la chimiothérapie.
Deux nouvelles thérapies ciblées (un inhibiteur enzymatique et une immunothérapie) sont désormais à disposition des patients souffrant d’un mélanome métastatique. Ne représentant que 4 % des cancers de la peau, le mélanome est à l’origine de 80 % des décès liés à des cancers cutanés.
L’autre progrès majeur de 2011 est la trithérapie pour soigner l’hépatite C : associées aux molécules existantes, les nouvelles antiprotéases permettent de guérir 75 % des patients en échec thérapeutique.
« Ce riche panorama montre à quel point les thérapies ciblées sont l’avenir de l’innovation médicale », explique Yannick Plétan, vice-président de la Commission des affaires scientifiques du LEEM. Les immunothérapies représentent déjà un tiers des médicaments en développement dans le monde. Quant aux antiprotéases, associées à un vaccin thérapeutique, le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l’Hôpital Beaujon, table sur un taux de guérison de 100 % d’ici à cinq ans.
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