« EN MATIÈRE de génériques, l’irrationnel est roi », tant du côté des patients que des professionnels de santé : à écouter le Dr Guy Ogier, médecin conseil de la caisse de Lyon, il faut « revenir aux fondamentaux », ceux de la science médicale. Les génériques, assure-t-il, « obéissent strictement aux mêmes impératifs d’efficacité thérapeutique et de sécurité que les produits princeps ».
Depuis le 23 juillet, les patients lyonnais, comme les autres, doivent accepter que le pharmacien leur délivre un générique à la place du médicament de marque. Et, en cas de refus, « régler eux-mêmes leurs médicaments ». C’est le principe systématique du tiers payant contre générique.
Mais l’assurance maladie de la région veut passer la vitesse supérieure. Pour sa conférence de rentrée d’une matinée centrée sur la promotion des génériques, elle n’a pas lésiné sur les intervenants : cadres, médecins conseils, et représentants des pharmaciens se sont livrés, devant les médias régionaux, à une défense et illustration des génériques. L’objectif ? Faire grimper à 80% fin 2012 leur taux de pénétration et enrayer définitivement la baisse significative enregistrée notamment dans le Rhône (de 74% fin décembre 2011 à 69,7% en juin 2012).
Christine Salomé, directrice santé du RSI, a expliqué comment ses médecins conseils, après avoir repéré les patients rétifs aux génériques, leur écrivent pour les inciter à changer d’optique. Eric le Boulaire, directeur de la caisse de Lyon, a rappelé le « mauvais classement de la France » en la matière, très loin des taux de pénétration, environ deux fois supérieurs, de l’Allemagne et de l’Angleterre.
Certes, a-t-il nuancé, « seuls 15 prescripteurs en Rhône-Alpes » (sur plus de 20 000 médecins libéraux), s’affichent absolument hostiles à toute substitution au point de systématiquement mentionner de leur main le fameux « NS » sur leurs ordonnances. Environ 10 % de praticiens sont régulièrement récalcitrants.
Les caisses de la région en tout cas sont résolues à parvenir à leur objectif. En s’appuyant sur leur alliance avec les deux principaux syndicats de pharmaciens, grâce à l’intensification des actions de sensibilisation et aux entretiens confraternels, elles espèrent redynamiser la consommation des génériques. En attendant, plus tard, « l’obligation de prescription systématique en Dénomination commune internationale (DCI), qui aurait la vertu de régler enfin la question ».
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