Président honoraire de l’Académie de pharmacie, et chef du service de pharmacie clinique des hôpitaux universitaires de Paris Centre, le Pr François Chast se dit très préoccupé par la méfiance croissante des Français à l’égard des génériques, selon des sondages récents. « Nous sommes dans l’irrationnel, juge-t-il, car les contrôles effectués par les Agences sont exactement les mêmes qu’il s’agisse des génériques ou des princeps. »
François Chast observe que les médecins français eux-mêmes « ne sont pas toujours convaincus » de l’intérêt des génériques. Il estime cependant que le renforcement de la politique du tiers payant contre générique est une bonne chose. « C’est exactement la même chose que choisir entre une clinique privée ou un hôpital, estime-t-il, si vous optez pour la clinique, vous savez que vous aurez à faire l’avance de frais. »
Le Pr Chast reconnaît que la diversité des présentations de génériques peut conduire les patients, notamment les personnes âgées, à commettre des erreurs en se trompant de médicament. Mais il rappelle qu’une disposition de la loi Bertrand autorise les génériqueurs à copier l’aspect du médicament princeps. « Le gouvernement doit les inciter à travailler dans ce sens », affirme-t-il.
François Chast estime enfin que les pouvoirs publics doivent rapidement lancer une campagne sur la qualité des génériques. Les réticences « montrent qu’il y a un risque que les patients soient moins scrupuleux dans l’observance de leur traitement s’il s’agit d’un générique ».
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