INVITÉE du LEEM, pour la clôture de la Semaine du médicament, Roselyne Bachelot n’a pas manqué d’évoquer la vaccination, qui a commencé mardi dernier dans les hôpitaux avec les professionnels de santé en contact avec les patients les plus fragiles. Et elle a salué « le geste altruiste, qui, outre le fait qu’il les protège, protège aussi leurs patients ».
Mais elle a aussi et surtout rappelé à l’ordre tous ceux, patients et soignants, qui ont « un réflexe d’enfant gâté » et refusent de se faire vacciner, « risquant ainsi de se contaminer eux-mêmes, de contaminer leurs proches, ou de contaminer leurs patients ». Face aux campagnes qui dénigrent la vaccination, la ministre « demande aux Français de ne pas avoir la mémoire courte ». Et d’évoquer les temps pas si lointains « où notre pays était émaillé de sanatoriums, où des dizaines de milliers de Français restaient handicapés après une poliomyélite, où l’on mourait du tétanos en faisant son jardin, où les enfants mouraient dans les bras de leur mère de la diphtérie, de la coqueluche ou de la rougeole ». Et de parler des mères africaines qui voient mourir leurs enfants dans leurs bras et veulent des vaccins et des militants de la lutte contre le sida, qui n’attendent qu’une chose, le vaccin.
« Nous devons aborder cette question d’une façon rationnelle et citoyenne, a souligné la ministre. Nous, qui ne pouvons que constater les bénéfices que nous avons tirés de la politique vaccinale, n’oublions pas qu’elle repose sur la confiance, sans cesse renouvelée, entre un médecin, son patient, et le produit qui va le guérir ou le protéger. »
Il est à craindre que ces propos n’arrêtent pas le mouvement antivaccination, qui s’étend, surtout via Internet, et a donné lieu à une première plainte en justice, auprès du tribunal de grande instance de Grenoble. Neuf habitants de la vallée du Grésivaudan, dont une professionnelle de santé, ont déposé plainte contre X, avec constitution de partie civile, pour « mise en danger de la personne » et « tentative d’administration de substances (...) de nature à entraîner la mort ». Leur avocat annonce d’autres plaintes et la constitution d’un collectif.
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