LA SECRÉTAIRE d’État américaine, Hillary Clinton, et la ministre de la Santé, Kathleen Sebelius, ont présenté vendredi des excuses aux 1 500 Guatémaltèques infectés par des maladies sexuellement transmissibles dans le cadre d’une étude menée par le gouvernement américain il y a plus de 60 ans. Les résultats n’ont été révélés qu’en 2010 lorsque Susan Reverby, une enseignante du Wellesley College a eu accès par hasard à des documents d’archives.
L’étude, menée de 1946 à 1948 au Guatemala, par le Dr John Cutler, médecin controversé des services fédéraux de santé publique (PHS), était financée par une bourse des Instituts américains de la santé (NIH) accordée au Bureau sanitaire panaméricain, devenu ensuite l’Organisation panaméricaine pour la santé. Afin de déterminer si la pénicilline pouvait être utilisée en prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST), les chercheurs ont, dans un premier temps, inoculé la syphilis et la gonorrhée à des prostituées, les laissant ensuite avoir des rapports sexuels avec des soldats ou des détenus. Une stratégie peu efficace, car peu d’hommes étaient infectés. Les MST ont, dans un deuxième temps, été inoculées directement aux soldats, aux prisonniers et aux malades mentaux.
« Bien que ces événements aient eu lieu il y a plus de 64 ans, nous sommes révoltées qu’une recherche aussi répréhensible ait pu être menée en invoquant la santé publique », ont souligné Hillary Clinton et Kathleen Sebelius, qui ont annoncé le lancement d’une enquête approfondie. Les réactions d’indignation se sont multipliées au Guatemala, le président Alvaro Colom qualifiant l’expérience de « crime contre l’humanité ».
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