Les 24 et 25 janvier, pour la 56 e journée mondiale des lépreux, la Fondation Raoul Follereau mobilise 35 000 quêteurs bénévoles dans toute la France. Le thème de la collecte, et de la campagne de communication de la fondation, est le combat contre l’exclusion, symbolisé par un croisillon rouge et blanc. La lèpre, qui frappe encore toutes les deux minutes, ne tue pas mais exclut, souligne la fondation, surtout quand elle est dépistée tardivement. Et les anciens malades (2 à 3 millions) ont aussi besoin d’une prise en charge, tant médicale que sociale, pratiquement inexistante dans la majorité des pays d’endémie.
La Fondation soutient actuellement 372 projets dans 37 pays. Avec trois objectifs essentiels : soigner à temps pour stopper la contagion et éviter les mutilations ; former les agents de santé pour assurer un diagnostic juste, des soins de qualité et informer les populations ; réinsérer les handicapés guéris de la lèpre. À titre d’exemple, il faut 1,58 euro pour un mois de traitement, 3 euros pour 100 gants d’examen, 42 euros pour 20 casaques chirurgicales, 1 210 euros pour un autoclave, 12 euros pour une paire de chaussures adaptées...
Décryptage génétique.
L’Ordre de Malte participe également à la journée mondiale, avec 11 000 bénévoles. L’organisation, fondée il y a 900 ans, souhaite collecter cette année un million d’euros, sachant que 6 euros permettent de guérir un enfant de la lèpre paucibacillaire (six mois de traitement), 35 euros pour la guérison de la lèpre multibacillaire (un an de traitement) et 52 euros pour la guérison d’un ulcère plantaire (soins, cicatrisation et chaussures adaptées). L’Ordre de Malte, qui fait des actions de terrain sa priorité, est présent dans 11 pays parmi les plus touchés (Cameroun, Gabon, Guinée, Madagascar, Mauritanie, Sénégal, Cambodge, Inde, Laos, Vietnam et Brésil).
L’Ordre de Malte mise aussi sur la recherche, qui seule permettra l’éradication, avec le programme Maltalep, lancé en 2006 pour trois ans et qui vient d’être reconduit. Deux bourses sont attribuées sur deux ans, d’un montant maximum de 100 000 dollars chacune par an : l'une pour la recherche fondamentale, l'autre pour la recherche clinique. La conduite et la mise en uvre de ce programme ont été confiées à un comité d'organisation, présidé par le Pr Jean-Marie Decaze (pathologie infectieuse et tropicale), et un comité scientifique, présidé par le Pr Philippe-Henri Lagrange (microbiologie, hôpital Saint-Louis, université Paris-VII).
L’espoir est d’obtenir, à terme, le décryptage génétique de la maladie, les différents projets financés contribuant à enrichir la collection des génotypes dont disposent les chercheurs qui travaillent sur la lèpre. Une étude complète exige plusieurs milliers de génotypes et un budget évalué entre 600 000 et 900 000 euros.
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