Le concept de lâcher-prise s’est développé sur un constat : pour lutter contre le stress, l’anxiété et éviter le burn-out, il est essentiel de se détendre, de s’accorder du temps, de hiérarchiser les urgences. Autrement dit de laisser filer…
De nombreuses méthodes sont proposées pour favoriser le lâcher-prise, de la méditation au biofeedback numérique. Les thermes de Saujon ont participé à une étude, sous la coordination de la Dr Fabienne Lo Re, médecin inspectrice de santé publique, visant à montrer qu’une cure thermale à orientation psychosomatique pouvait être utile dans ce domaine. Les résultats portant chez 27 curistes ont été présentés lors des Journées psychiatriques de Saujon.
Dans cette petite étude, 70 % des participants ont lâché prise pendant une cure de 21 jours, pour un niveau de détente égal à 3 ou plus, sur une échelle allant d’un à quatre. Parallèlement, on enregistre une amélioration significative du score HAD d’anxiodépression, dans 80 % des cas. La sensation de bien-être et le niveau de sommeil sont également améliorés, ces effets perdurant 4 mois après la fin de la cure.
Une recherche clinique active
Ces résultats, qui mériteraient d’être confirmés sur un échantillon plus important de patients, s’inscrivent dans le cadre d’un vaste programme de recherche clinique initié par le Dr Olivier Dubois, psychiatre et directeur des thermes de Saujon.
Cet engagement dans la recherche a débuté avec les études STOP TAG et SPECTh, réalisées en collaboration avec trois unités Inserm. Dans la première, la cure thermale avait une efficacité supérieure à 44 % sur les troubles anxieux généralisés par rapport à un traitement pharmacologique de référence ; dans la seconde, elle a permis d’obtenir un arrêt total des benzodiazépines chez 41 % des consommateurs chroniques à 6 mois (75 % d’arrêts et de réductions d’au moins 50 % de la consommation).
Beaucoup d’autres troubles psychiques (burn-out, troubles du sommeil, anorexie) sont explorés dans la recherche en thermalisme, toujours en collaboration étroite avec des chercheurs et cliniciens hospitaliers, car souligne Olivier Dubois, « il ne s’agit pas d’opposer mais bien d’intégrer les options non médicamenteuses à une prise en charge spécialisée optimale ».
(1) Journées psychiatriques organisées par les thermes de Saujon (Charentes-Maritimes), le 27 septembre 2019
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