Pour être en mesure d'évaluer les candidats vaccins contre le Covid-19 et d'élaborer rapidement des avis dès que les données seront disponibles, la Haute Autorité de santé (HAS) a mis en place une veille sur les différentes études en cours.
« Dans le cadre de la pandémie Covid-19, l’enjeu est de concevoir un vaccin le plus sûr possible en un temps record. Deux types de plateformes pourraient répondre à ces exigences : les vecteurs viraux et les acides nucléiques (plasmides d’ADN, ARNm) », indique la HAS.
Parmi la centaine de candidats vaccins, onze font l'objet d'études cliniques de phase I ou II, dont certaines ont déjà commencé à recruter.
La coalition internationale CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations) a par ailleurs sélectionné huit projets, parmi lesquels celui du consortium de l’Institut Pasteur, de Themis Bioscience GmbH (Themis) et de l’université de Pittsburgh/Center for Vaccine Research (CVR). « Ce projet repose sur un vaccin rougeole utilisé comme vecteur à partir duquel des vaccins recombinants peuvent être conçus. La mise en place de premières études cliniques sur l’homme (phase I) est prévue en septembre 2020 », annonce la HAS.
Selon l’Agence européenne du médicament, aucun vaccin ne pourrait être validé et disponible en quantité suffisante avant un an.
Des résultats attendus pour la fin de l'année pour le BCG
Onze essais cliniques de phase III sont par ailleurs en cours en Australie, aux Pays-Bas, aux États-Unis, en Égypte, en Colombie, au Brésil, au Danemark, en Afrique du Sud, en France et en Allemagne pour évaluer l'éventuel intérêt du vaccin BCG dans la lutte contre le Covid-19. « Il s’agit d’essais randomisés, contrôlés versus placebo (sauf l’étude australienne), en double aveugle (sauf les études française et égyptienne), multicentriques et menés chez des professionnels de santé directement au contact des patients atteints de Covid-19 (sauf l’étude brésilienne) », détaille la HAS.
Ces essais visent à déterminer si le vaccin BCG peut prévenir le risque d'infection Covid-19 ou bien le risque de forme sévère de la maladie en cas d'infection, l'hypothèse étant que ce vaccin vivant atténué utilisé pour lutter contre la tuberculose pourrait conférer une protection non spécifique contre l'infection Covid-19.
Pour cinq essais ayant déjà commencé les inclusions, les résultats sont attendus pour la fin de l'année.
Dans ce contexte pandémique, la HAS a également publié des avis portant sur la stratégie vaccinale, et a notamment appelé au maintien de la vaccination des nourrissons pendant le confinement.
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