Le premier financeur privé de la recherche contre le cancer en France tire la sonnette d’alarme à l’approche des fêtes de fin d’année, et sollicite la générosité des Français. La Ligue contre le cancer, exclusivement financée par les donateurs et partenaires réguliers, estime à un million d’euros la baisse des dons en 2012. Avec la crise, 53 % des Français donateurs prévoient de diminuer le montant de leur offre, ou de ne plus en faire.
La recherche serait lourdement affectée. En 2013, l’équivalent du financement de 10 équipes de chercheurs serait menacé. « Les dons sont absolument essentiels pour le financement de nos chercheurs, autrement dit pour la découverte de nouveaux traitements et in fine la guérison de nos malades. Aujourd’hui, la situation est catastrophique : 1 projet sur 3 n’est déjà pas financé par manque de dons. Si la baisse des dons se poursuit, la formation des jeunes chercheurs et très clairement l’avenir de la recherche sont menacés », explique Jessica Zucman-Rossi, chercheuse à l’INSERM.
Les aides financières destinées aux personnes malades sont aussi sur la sellette. Près de 2 000 familles, sur 18 000 demandeuses, pourraient en être privées. En 2011, 6 millions d’euros avaient été débloqués pour satisfaire des demandes d’aides psychologiques, matérielles ou financières. En Outre-mer, la situation est déjà critique. Seules 13 familles guadeloupéennes ont pu bénéficier en 2012 d’une aide d’urgence, contre 51 en 2011. « Depuis 2004, le montant des aides financières versées par la Ligue a été multiplié par 4. Le cancer entraîne de nombreux frais non remboursés par la Sécurité sociale et les mutuelles. La baisse de revenus peut être vécue comme une mort sociale », souligne Mary-Régine Marion, administrateur national de la Ligue contre le cancer.
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