« L’ÉLÉMENT fondamental de l’autonomie, c’est le budget unique. L’université peut désormais traduire réellement sa stratégie universitaire de recherche, de rayonnement culturel, en définissant les affectations d’une masse budgétaire sans aucun cloisonnement, hormis celui de la masse salariale », déclare Axel Kahn, président de l’université Paris-Descartes. Autonome depuis le 1er janvier 2009, Paris-Descartes gère désormais elle-même un budget annuel de 340 millions d’euros, auquel s’ajoutent de 80 à 90 millions en provenance des organismes de recherche (INSERM, CNRS...). En 2009, la première année d’autonomie a permis à l’établissement de dégager une marge financière supplémentaire de l’ordre de « 2 millions d’euros ». Grâce à cette enveloppe en sus, la « politique indemnitaire » des enseignants-chercheurs a été revue à la hausse et le budget de la recherche augmenté de 30 %. « Pour la deuxième année d’autonomie en 2010, dans un contexte économique difficile, le budget a été assez plat et n’a pas vraiment permis d’investissements supplémentaires », ajoute Axel Kahn.
Parallèlement au passage à l’autonomie, plusieurs appels d’offres de l’État ont incité dernièrement les universités à se regrouper en pôles de recherche et d’enseignement supérieur (PRES). Paris-Descartes s’est pour sa part engagée au sein du PRES Sorbonne-Paris Cité, créé en février 2010 et présidé par le Pr Jean-François Girard. Sorbonne-Paris-Cité est aujourd’hui le 2e PRES français par le nombre total d’enseignants-chercheurs membres de l’institut universitaire de France (IUF). « Cette fédération d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche n’a pas d’équivalent en terme de pluridisciplinarité », souligne Axel Kahn, avec près de 3 722 enseignants-chercheurs, 1 799 chercheurs, 6 273 doctorants (hors santé) et 1 869 personnels de soutien à la recherche dans des domaines aussi variés que les sciences de la vie et de la médecine, sciences de la terre et des planètes, sciences de l’univers, sciences de la matière, informatique, mathématiques, étude des arts, des langues et des civilisations, sciences de l’éducation, sciences cognitives de la psychologie et de la psychanalyse, sciences humaines et sociales et de l’éthique.
Investissements d’avenir
Pour concourir aux appels d’offres, dont celui des Investissements d’avenir, les PRES ont été conduits à définir leur programme d’initiatives d’excellence (IDEX). Par le biais de ces Investissements d’avenir, les IDEX doivent bénéficier à terme d’une dotation annuelle de 25 à 30 millions d’euros pour chaque projet retenu. « Dans la situation budgétaire actuelle, ces sommes seront stratégiques et vitales à la poursuite d’une politique ambitieuse de formation et de recherche », explique Axel Kahn. Le PRES Sorbonne Paris Cité a répondu à l’ensemble des appels d’offres ouverts aux IDEX. À savoir les catégories laboratoires d’excellence (LABEX), équipements d’excellence (EQUIPEX), instituts de Recherche technologique (IRT), Instituts hospitalo-universitaires (IHU), Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT) et Cohortes, dans le domaine biomédical. La semaine dernière, les premiers résultats d’appels d’offres ont vu le projet du PRES Sorbonne Paris Cité retenu dans la catégorie EQUIPEX (lire encadré).
Le passage à l’autonomie est aussi l’occasion de repenser les relations entre universités et organismes de recherche au sein des unités mixtes de recherche. Le 4 novembre dernier, la Conférence des présidents d’université (CPU) a paraphé deux accords-cadres d’une durée de quatre ans avec le CNRS et l’INSERM. « Ces accords pourraient stabiliser durablement le paysage de la recherche publique en France » en rééquilibrant les rôles entre organismes de recherche et monde universitaire. « L’université est désormais un opérateur de recherche local travaillant en étroite collaboration avec les opérateurs de recherche nationaux », commente Axel Kahn. De même, entre universités franciliennes et l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), l’heure est à la rénovation des partenariats. Une convention d’objectifs entre l’Paris-Descartes et l’AP-HP sera prochainement signée. Pour Axel Kahn, ce type de convention avec l’AP-HP doit permettre de « refonder l’esprit du centre hospitalo-universitaire » en clarifiant l’organisation de la politique de recherche entre hôpital et université.
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