Une meilleure compréhension du mode d’infection, par voie vaginale, du VIS a permis de tester avec succès chez 3 guenons des applications locales d’un antibactérien connu, le monolaurate de glycérol.
AFIN DE MIEUX COMPRENDRE comment l’infection par le VIS d’une petite population cellulaire fondatrice au niveau de la porte d’entrée se généralise en moins de deux semaines, des chercheurs américains ont établi un « atlas » des cellules infectées par ce virus (détection de cellules VIS ARN+par hybridation in situ) au niveau des tissus cervical et vaginal de macaques, de quatre à dix jours après l’inoculation. Cet atlas montre que l’infection se propage par accrétion autour d’un groupe de cellules infectées au niveau endocervical, plutôt que par dissémination dans la sous-muqueuse, et que l’afflux progressif de nouvelles cellules cibles CD4+ au site des infiltrats inflammatoires alimente l’extension locale de l’infection.
La participation des cellules dendritiques plasmocytoïdes (CDp) dans le recrutement initial des cellules cibles au niveau de la sous-muqueuse endocervicale est par ailleurs mise en évidence à un stade très précoce (un jour après l’inoculation). À cela s’ajoute une surexpression de la MIP-3 alpha cervicale, au rôle essentiel dans la migration des CDp et des cellules T vers les tissus périphériques. Cela suggère le déclenchement, après l’exposition virale, d’une voie de signalisation de l’extérieur vers l’intérieur conduisant au recrutement de CDp et de cellules T. De cette façon est créé un environnement riche en cellules cibles au site initial de l’infection.
Les chercheurs n’ont pas retrouvé d’argument en faveur d’une telle voie de signalisation au niveau de la zone de transformation et du vagin, même s’il existe une réaction inflammatoire favorisant, elle aussi, le recrutement de cellules cibles. L’inflammation conserve donc un rôle important dans la propagation de l’infection. Elle constitue un dénominateur commun à l’étage vaginal comme au niveau cervical.
Inhiber le processus immuno-inflammatoire.
Ensuite, les chercheurs ont évalué la possibilité de s’opposer à la propagation de l’infection en inhibant ce processus immuno-inflammatoire. Ils ont, pour ce faire, choisi le monolaurate de glycérol (GML), un agent antibactérien bien connu pour ses propriétés d’inhibition de l’activation immunitaire et de la production de cytokines et de chémokines au niveau de l’épithélium vaginal humain. Le GML freine en particulier la production de MIP-3 alpha.
Ils montrent que cet agent est capable d’inhiber la voie de signalisation muqueuse et la réaction inflammatoire au VIH-1 et au VIS in vitro. Ils ont surtout enregistré des résultats très encourageants in vivo. L’inoculation, par voie vaginale, de VIS à fortes doses à quatre reprises, toutes les 4 semaines, chez 3 singes traités par GML et 3 contrôles montre l’absence d’infection systémique, alors que les 3 animaux contrôles étaient infectés.
Le traitement par cet antibactérien semble donc capable de briser le cercle vicieux du recrutement local de cellules cibles par les réactions inflammatoires et par la voie de signalisation muqueuse au niveau du col utérin et du vagin. Il pourrait ainsi prévenir l’infection à VIS et inciter à évaluer le GML, un produit peu coûteux et bien toléré, dans l’espèce humaine.
HQ Li et coll. Lettre à Nature (2009) publiée en ligne.
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