Deux dermatologues de l'université de Florence rapportent dans le « CMAJ » le cas d'une jeune femme italienne de 21 ans présentant depuis 3 ans des épisodes de saignements spontanés au niveau des paumes et du visage.
Après investigation biologique (NFS, bilan de coagulation), le diagnostic retenu est celui d'hématidrose. Si cette maladie très rare a fait l'objet de controverses scientifiques, l'hématidrose est rapportée depuis le IIIe siècle avant JC par Aristote, comme le rapporte dans une revue Jacalyn Duffin.
Des cas historiques
Le cas le plus connu est celui de la crucifixion du Christ dans la Bible (Evangile selon saint Luc). D'autres cas rapportés historiques sont célèbres, dont celui de la mystique et stigmatisée Louise Lateau (1885), ou la mort par empoisonnement de Charles IX.
Entre le XVIIe siècle et les années 1980, 76 cas ont été publiés, comme l'a mis à jour un couple de médecins nommé Holoubek en 1996. Une recherche plus récente fait état de 42 articles, 10 publiés entre 1885 et 1935 et 32 entre 1952 et 2016.
Concernant ce cas récent, aucun facteur déclenchant particulier n'est ressorti pour le saignement, qui peut apparaître lors du sommeil ou lors d'activités physiques. Le stress peut en revanche accentuer l'intensité du saignement, un épisode pouvant durer de 1 à 5 minutes.
Amélioration avec du propranolol
La patiente a souffert d'un isolement social suite à la gêne ressentie en public et a rapporté des symptômes compatibles avec un épisode dépressif majeur et des attaques de panique, sans signe de psychose.
Sans étiologie bien claire – l'analyse histologique était d'ailleurs normale dans ce cas –l'hématidrose peut être nettement améliorée par un traitement par propranolol, la patiente ayant reçu 20 mg/jour sans atteindre néanmoins la rémission complète. Pour Jacalyn Duffin, « l'association de longue date de l'hématidrose avec le mystère religieux peut rendre son existence plus difficile à accepter ».
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