Stephen Lyon Crohn s’est donné la mort le 24 août 2013 à New York, sa ville natale.
Peintre et sculpteur accompli, rédacteur free lance au Fodor’s Travel, travailleur social, énergique, enthousiaste, charismatique... son suicide semble inexpliqué. Et pourtant. Stephen Crohn aura survécu aux années 80-90, à la grande guerre qui n’avait pas encore de nom en 1982 lorsqu’elle emporta son ami Jerry Greenwood dans un état cachectique, puis 70 de ses amis. « Ce n’est pas facile quand on est jeune de perdre ses amis un par un, et ça a duré si longtemps », déclarait-il en 1999.
Au fil du temps, alors qu’il continuait d’être sexuellement actif, Stephen Crohn est devenu convaincu que quelque chose le protégeait de l’infection. Ce qui l’a propulsé au centre de nombreux programmes de recherche. La première expérience a été de tenter d’infecter ses CD4 par le VIH et « nous n’y sommes pas parvenus », a déclaré William Paxton, professeur de virologie à New York, qui fut l’un des premiers à rechercher au sein des communautés des individus exposés au VIH et restés en bonne santé.
William Paxton et David Ho ont montré plus tard que Stephen Crohn était porteur d’une mutation génétique protectrice affectant CCR5, l’un des deux récepteurs de surface des CD4 qui permettent au virus de pénétrer. En 2007, un Allemand a vaincu le VIH après avoir reçu la mœlle osseuse d’un donneur porteur de cette même mutation.
« L’homme qui ne pouvait contracter le sida », souvent sous les feux des médias, a aidé là où il le pouvait. Burrill Crohn, son grand-oncle, qui a décrit la maladie éponyme, aurait été fier de lui.
The Lancet, 2 novembre
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