À Toulouse, 12 volontaires viennent de passer 3 fois 21 jours en apesanteur

Publié le 23/10/2013
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Dans la vie ils sont ambulancier, étudiant, pharmacien, barman, coach sportif, pilote ou encore interprète… Mais ces 12 volontaires viennent de passer trois périodes de 21 jours alités, dans la peau des astronautes ou presque… En tout cas dans des conditions de simulation de l’apesanteur : 24 h/24 dans des lits inclinés à - 6° qui maintiennent la tête plus bas que les pieds, à la clinique spatiale du MEDES (institut de médecine et physiologie spatiale) de Toulouse, l’unique clinique française réalisant ce type d’études – en Europe, il existe une autre clinique à Cologne, en Allemagne.

La dernière étape d’une étude d’alitement longue durée (bedrest) vient ainsi de s’achever à Toulouse dans le cadre de l’étude MNX (medium duration nutrition and vibration exercice study) commandée par l’agence spatiale européenne (ESA) et le centre national d’études spatiales (CNES). « L’objectif était d’évaluer des contre-mesures permettant de lutter contre les effets secondaires de la position allongée sur les astronautes », explique le Dr Arnaud Beck, directeur de la recherche clinique du MEDES. Il s’agissait donc de mesurer l’impact d’exercices physiques des membres inférieurs (poussées et exercices de flexion extension) associés à une prise de supplémentation protéique adaptée à la morphologie de chacun. « C’est ce volet nutritionnel qui rendait l’étude un peu exceptionnelle », décrit le médecin.

Au cours de ces périodes, neuf protocoles mis en place par des équipes médicales internationales ont ainsi été appliqués. Le MEDES, choisi sur appel d’offres, avait pour mission de les coordonner dans une seule et même action. Le budget alloué à ce programme par l’ESA et le CNES était de 2,6 millions d’euros, il a nécessité pendant trois mois de nombreuses expertises techniques, la contribution d’une quarantaine de spécialistes et a donné lieu à pas moins de 18 000 prélèvements. Les premiers résultats sont attendus dans 24 mois.

 BÉATRICE GIRARD

Source : lequotidiendumedecin.fr