DE NOTRE CORRESPONDANTE
Le Pr Bruno Vellas, responsable du pôle gériatrie du CHU de Toulouse et du Gérontopôle, a fait le point sur les thérapeutiques actuellement en cours d’évaluation. « Sur la centaine de molécules en cours de développement dans le monde, trois sont actuellement en phase 3. Si cette phase est validée, des médicaments susceptibles de limiter la progression de la maladie pourraient être accessibles à tous d’ici 2 à 3 ans. »
Des avancées thérapeutiques importantes, mais qui ne seraient possibles qu’à condition d’augmenter le volume des essais thérapeutiques en France. « Or, avec la maladie d’Alzheimer, nous avons des difficultés pour recruter des gens dans des programmes d’essais thérapeutique », regrette Bruno Vellas.
En cause, les caractéristiques mêmes de cette maladie : les patients sont des personnes âgées qui ont tendance à laisser faire. Puis, contrairement à des maladies comme le sida ou le cancer, ils ne sont ni proactifs, ni orientés dans des filières de soins qui faciliteraient leur prise en charge.
Réseau de recherche.
Le centre de Toulouse coordonne le réseau national français du CENGEPS sur les essais thérapeutiques dans la maladie d’Alzheimer qui concerne les centres de Lille, Paris, Bordeaux, Nice, Marseille, Montpellier et Toulouse. Les experts du gérontopôle souhaitent inclure 150 personnes dans ce réseau d’ici la fin de l’année, dont un tiers en Midi-Pyrénées, et 300 à 400 d’ici trois ans, dont un tiers en Midi-Pyrénées.
Toulouse coordonne l’étude MAPT (Multidomain Alzheimer Preventive Trial) dans la prévention des troubles de la mémoire chez les personnes âgées de 70 ans et plus. « L’objectif de cette étude est d’évaluer le rôle protecteur d’un complément nutritionnel à base d’acides gras omega 3 et de déterminer si la mise en place de mesures préventives peut protéger contre le déclin des fonctions cognitives », explique le Pr Vellas.
Parmi ces mesures préventives, les participants bénéficieront de séances d’informations sur comment entretenir sa mémoire, se maintenir en forme physique, garder une alimentation équilibrée et rester actif. Pour cette étude qui se déroulera à Bordeaux, Limoges, Montpellier et Toulouse, les médecins recherchent 1 200 personnes âgées de 70 ans et plus*, pour les suivre pendant trois ans. Ils comptent pour cela sur l’appui des médecins et en appellent à leur vigilance pour sensibiliser le grand public à l’intérêt de la prévention. En effet, si l’on reculait d’un an l’arrivée de la maladie, on pourrait réduire de 9 millions le nombre de personnes malades.
* Étude Mapt, tél. 05.61.77.92.18.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce