« Non la médecine thermale n’est pas à ranger au rayon des livres obsolètes de thérapeutique ! », écrit le Pr Patrice Queneau, membre de l’Académie de médecine et ancien président de la commission en charge des eaux minérales et du thermalisme, rue Bonaparte.
Dix-huit ans après la publication de « Médecine thermale, faits et preuves », le Pr Queneau signe un nouvel opus intitulé « La médecine thermale, données scientifiques ». Au côté du Pr Christian Roques, président du conseil scientifique de l’AFRETH, ce professeur émérite en thérapeutique a coordonné quarante-six experts durant deux ans pour réaliser un livre qui entend proposer une analyse objective des éléments permettant d’établir le service médical rendu des cures thermales. « Aujourd’hui, il existe des centaines d’études cliniques contrôlées (randomisées ou non) et d’autres à caractère épidémiologique, obéissant à des méthodologies incontestables, publiées dans des revues internationales indexées, réputées pour leur exigence et leur indépendance : elles apportent de hauts niveaux de preuve de l’efficacité du thermalisme dans ses bonnes indications », souligne le Pr Queneau.
Effets cliniques
L’essentiel de l’ouvrage fait ainsi le point sur les données scientifiques relatives aux pathologies prises en charge en médecine thermale, qu’il s’agisse d’orientations historiques (maladies rhumatismales, ORL, voies respiratoires…) ou d’indications nouvelles (stress, troubles métaboliques, addictions, suites de cancers, etc.). Pour chaque pathologie, des articles synthétiques qui rappellent les produits hydrothermaux, les techniques de soin à l’œuvre, les forfaits thermaux, les indications, contre-indications et évènements indésirables. L’état des preuves scientifiques sur les mécanismes d’action et effets cliniques de la cure thermale est étayé de bibliographies fournies.
Santé publique
L’ouvrage aborde également les différentes strates qui structurent la médecine thermale (réglementation, hydrogéologie, climatologie médicale, produits et soins hydrothermaux, prescription de la cure, formation des professionnels, modes d’évaluation des cures). Un chapitre spécifique est par ailleurs consacré aux enjeux de santé publique à relever pour la médecine thermale, en particulier dans le champ des maladies et douleurs chroniques, de la prévention, l’éducation thérapeutique, la réhabilitation ou la pratique sportive. « Je ne suis pas sûr que l’on convaincra les sceptiques dont l’expression du doute relève plus du passionnel que du rationnel. Je pense que l’on apportera avec ce livre quelque chose aux personnes de bonne volonté, ouvertes au thermalisme, à l’instar des médecins généralistes », conclut le Pr Roques.
« La médecine thermale, données scientifiques », éd. John Libbey, 374 p., avril 2018, 38 euros.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation