Une usine de moustiques transgéniques pour lutter contre la dengue

Publié le 27/08/2014
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Crédit photo : CDC

L’Agence de veille sanitaire brésilienne n’a pas encore donné son feu vert pour la commercialisation de moustiques transgéniques, mais l’usine est déjà prête ! L’entreprise anglaise Oxitec, spécialisée dans le contrôle des populations d’insectes, propose de lutter contre la dengue en développant des moustiques transgéniques dont la progéniture serait incapable de parvenir à l’âge adulte. Relâchés en grandes quantités dans la nature, ces vecteurs « stériles » entrent en compétition avec leurs cousins sauvages viables et réduiraient un peu plus la population à chaque accouplement.

500 000 insectes par jour

Sur les trois espèces transgéniques qui figurent dans le pipeline d’Oxitec, la variété d’Aedes aegypti OX513A est la seule qui soit aux portes de la commercialisation. C’est cette souche qui doit sortir de l’usine construite dans l’Etat de São Paulo, au Brésil, qui produit déjà quelque 500 000 insectes par jour depuis juillet dernier. Ses installations comprennent trois salles, la première abrite les cages dans lesquelles sont placés les femelles et quelques mâles pour la reproduction, la seconde contient les étendues d’eau pour le développement des larves, et la troisième les flacons de moustiques mâles prêts à être livrés.

Interrogée par l’AFP, la biologiste Sofia Pinto responsable du site a précisé que l’Aedes Aegypti est « une espèce qui ne pique que les humains, et le projet ne vise que cette espèce d’insecte, originaire d’Afrique et considérée comme une espèce envahissante au Brésil », soulignant ainsi l’impact écologique limité qu’aurait une réduction drastique des effectifs de ce moustique en Amérique du Sud.

Une évaluation encore en cours

Pour rendre sa décision, l’agence de régulation brésilienne doit s’appuyer sur plusieurs études financées par Oxitec dont la plus importante se poursuit depuis 2011 dans l’Etat de Bahia, au nord-est du pays. Les premiers résultats montrent une diminution de 80 % de la population de moustiques sauvages.

Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr