« NOUS SOMMES rassurés, les donateurs sont au rendez-vous », s’est réjoui Éric Fleutelot, directeur général adjoint de Sidaction. Les appels à la mobilisation pour cette édition 2011 ont été entendus. Les promesses de dons avaient atteint 5,3 millions d’euros dimanche soir à minuit. « Nous sommes même en légère progression par rapport à 2010 », a indiqué Éric Fleutelot. L’an dernier, les promesses de dons avaient atteint 5,2 millions d’euros pour une collecte finale de 5,6 millions d’euros de dons concrétisés, destinés en particulier à financer des programmes de recherche. La collecte des dons se poursuit jusqu’au 11 avril, toujours au 110 (numéro d’appel gratuit), par SMS (en envoyant DON au 33 000) et sur internet (www.sidaction.org). Vincent Audoin, le directeur général de l’association a rappelé que cette collecte auprès des particuliers était « d’autant plus nécessaire » que les « crédits publics à la recherche contre le sida ont diminué. »
Pour que ces programmes continuent, il faut que « toutes les personnes qui ont fait une promesse de don confirment leur promesse en envoyant leur chèque le plus vite possible », a toutefois rappelé Sidaction.
Pratiques à risque.
Si le gouvernement a réaffirmé au cours du dernier week-end son engagement dans la lutte contre le sida, la secrétaire d’État à la Santé a été au cœur d’une vive polémique. « Les propos de Nora Berra sont insupportables », a d’ailleurs déclaré Pierre Bergé, le président de Sidaction. « L’homosexualité est un facteur de risque pour le VIH, donc une contradiction de don », a déclaré Nora Berra lors de la discussion du projet de loi de bioéthique devant la commission des Affaires sociales du Sénat. Elle justifiait ainsi son opposition à un amendement indiquant que « nul ne peut être exclu du don en raison de son orientation sexuelle ». Ces affirmations ont provoqué une vague de protestation, Jean-Luc Romero, président de l’association Élus locaux contre le sida, souligne que ce sont les comportements qui sont à risque, chez les hétéros comme chez les homos. ACT-UP reproche à la secrétaire d’État d’ignorer jusqu’au contenu du plan national de lutte contre le VIH élaboré pendant deux ans dans ses services (voir encadré). L’association relève que « c’est la première fois depuis le début de la pandémie qu’une responsable gouvernementale en charge de la santé stigmatise aussi ouvertement les gays et les lesbiennes ». Rien ne justifie « l’exclusion de personnes sur la base de leur orientation sexuelle. C’est faire croire aux hétéros qu’ils ou elles ne sont pas exposé(e)s au risque du VIH, qu’ils ou elles n’ont pas besoin de se faire dépister et qu’ils ou elles peuvent donner leur sang et leur organe sans faire courir de risque », poursuit l’association.
Nora Berra s’est depuis défendue en évoquant une « incompréhension ». « C’est bien la notion de pratiques à risques qui doit être prise en compte comme facteur de risque du VIH et non pas, évidemment, le fait d’être homosexuel », a-t-elle indiqué avant de déplorer « une insinuation d’homophobie infondée, offensante et particulièrement grave à son encontre ».
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation