Alors que les variants du SARS-CoV-2 continuent leur progression, la Direction générale de la Santé (DGS) a fait part aux médecins d'une nouvelle stratégie de freinage via un mail DGS-Urgent envoyé ce 7 février. « Un renforcement spécifique est prévu sur les variantes d’intérêt 20H/501Y.V2 (sud-africaine) et 20J/501Y.V3 (brésilienne) dont la circulation est aujourd’hui minoritaire mais qui présentent un risque d’échappement immunitaire et vaccinal », écrit le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la Santé.
Criblage et isolement de 10 jours pour deux variants sur trois
Tout test (antigénique ou PCR) dont le résultat est positif au Covid-19 doit désormais obligatoirement faire l'objet d'une RT-PCR de criblage en seconde intention, réalisée dans un délai de 36 heures maximum, pour savoir si l'on est en présence d'un variant et le cas échéant, déclencher un contact-tracing renforcé. À charge aux laboratoires ayant réalisé le test de première intention de prévenir le patient.
Sans attendre les résultats de la RT-PCR de criblage, le patient doit s'isoler. « Il convient de sensibiliser le patient porteur d’une variante d’intérêt au risque de contagiosité accrue et à l’importance d’un respect particulièrement strict de l’isolement et des gestes barrières », lit-on. Des visites à domicile par des infirmières sont programmées et les personnes dont la situation personnelle laisse présager un fort risque de propagation se voient systématiquement proposer un hébergement, par l'Assurance-maladie.
Lorsque le patient est porteur de variants brésiliens ou sud-africains, la durée d'isolement est portée à 10 jours, avec à la fin, un test de sortie d'isolement (réalisé par une infirmière à domicile). S'il s'avère positif, l'isolement est prolongé de 7 jours supplémentaires.
La recherche des chaînes de transmission est renforcée : il est demandé à l'ensemble des contacts à risque identifiés autour des porteurs de l'une des trois variantes d’intérêt de prévenir eux-mêmes (« contact-warning ») les personnes avec qui elles ont été en contact à risque depuis leur dernière exposition à risque avec le cas index. Ces contacts de seconde génération devront porter des masques de filtration supérieure à 90 % ou un masque chirurgical, privilégier le télétravail, réduire leurs contacts sociaux pendant une semaine et réaliser un test au 1er symptôme.
Quant aux personnes contacts des patients porteurs des variants brésiliens ou sud-africain, elles doivent bénéficier d'un test PCR à J0 (dès leur identification), puis à J7 à l'issue d'une période d'isolement, si elles sont négatives.
Fermeture automatique des classes en cas de variants
Enfin, si un élève est contaminé par l'un des deux variants V2 ou V3, ou s'il est cas contact d'un parent ou frère ou sœur touchés par ces mutations, la fermeture de la classe est automatiquement prononcée. L'ensemble des élèves, ainsi que les enseignants doivent être testés à J0 et J7 par RT-PCR. Un protocole « encore plus restrictif » qui devrait « jouer sur le nombre de classes fermées », précise « Le Monde » informé auprès du ministère de l'Éducation nationale. Et de préciser qu'il faudra attendre le retour en classe des trois zones pour avoir une vision globale des effets de la mesure.
Pour rappel, le protocole sanitaire a déjà été renforcé le 1er février, avec obligation de fermer une classe à partir d’un seul cas de positivité au SARS-CoV-2 en maternelle et d’un seul cas dû à un variant dans les autres niveaux. Les enfants et enseignants de l'élémentaire au lycée doivent désormais porter un masque chirurgical de type 1.
Les variants (parmi lesquels le Britannique reste majoritaire) représentaient 14 % des cas positifs de Covid-19, au 27 janvier, selon les derniers résultats de Santé publique France.
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