Dans l’Aisne, campagne « tout-terrain » pour l’ex-ministre Xavier Bertrand

Publié le 06/06/2012

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POUR L’ANCIEN MINISTRE de la Santé, l’heure de vérité a sonné. Élu depuis 2002 dans la 2e circonscription de l’Aisne, Xavier Bertrand sait que sa réélection à l’Assemblée est cruciale s’il veut continuer à jouer un rôle moteur dans la vie politique. Le combat n’est pas gagné d’avance. L’ancien ministre de la Santé doit tenir compte des scores élevés réalisés dans sa circonscription par François Hollande (52,57 % au deuxième tour de la présidentielle) et Marine Le Pen (24,91 % au premier tour). Mais il se veut confiant. « Ici, les gens me voient tout le temps, pas seulement en période électorale », aime-t-il à répéter. Xavier Bertrand mise sur son implantation : il fait partie de l’équipe municipale de la ville de Saint-Quentin depuis 1989, et il en est maire depuis octobre 2010. Retour aux sources donc : l’ex ministre mène une campagne au plus près du terrain, multiplie les réunions thématiques avec des professionnels. « Pour cette campagne, explique-t-il, nous avons organisé plusieurs dizaines de réunions d’appartement. Cela permet de rencontrer des gens qui n’assistent jamais à des réunions électorales classiques ».

« A chaque fois, j’inverse les pronoctics ».

Est-ce la nostalgie des années passées avenue de Ségur ? « La santé occupe bien plus de place dans cette législative que lors de la présidentielle », se réjouit-il. À l’écouter, beaucoup d’électeurs manifestent de l’intérêt pour les maisons de santé, les liens ville hôpital ou le handicap. Dans son secteur, Xavier Bertrand a même fait une proposition qui va plus loin que ce qu’il préconisait quand il était ministre : installer des maisons de santé pluridisciplinaires dans les quartiers des centres-villes. « Si on ne le fait pas, les villes moyennes auront bientôt des problèmes d’accès aux soins ».

Dans cette campagne, Xavier Bertrand croise le chemin de deux concurrents sérieux, la socialiste Anne Ferreira, vice-présidente du conseil régional, et Yannick Lejeune, candidat frontiste. Ce dernier peut espérer se maintenir au 2e tour, ouvrant la voie à une triangulaire incertaine. Tout cela laisse de marbre l’ancien ministre. « À chaque scrutin, j’entends dire que je suis en difficulté, relève-t-il. C’est vrai que ma circonscription est populaire, la droite et le centre y font traditionnellement un moins bon score qu’au niveau national. Mais à chaque fois, j’inverse les pronostics, j’y crois dur comme fer ». Selon un récent sondage pour le « Figaro », l’ancien ministre l’emporterait au 2e tour même en cas de triangulaire. En 2007, il avait été élu dès le 1er tour avec 53,28 % des suffrages.

Quoi qu’il arrive, Xavier Bertrand gardera un œil sur les questions de santé. « Ca, je peux vous le garantir », lance-t-il. Il suit toujours de près l’actualité médicale : « Je resterai très attaché à la liberté d’installation, même si l’Ordre vient de se prononcer pour sa limitation. Pour ma part, je trouve que c’est risqué ».

HENRI DE SAINT ROMAN